Située à l'extrême nord-ouest du pays, à 14 km de la frontière marocaine, Maghnia, quoi qu'on en dise, peut se targuer d'être une destination fortement prisée par les touristes nationaux. Surplombée par les monts prestigieux d'Asfour, dont les sources d'eau limpide rejaillissent au milieu d'un tapis vert auréolé d'arbustes millénaires, l'ancienne Syrorum Numerus est aussi connue pour ses stations thermales, telles que Hammam Boughrara et Chigueur aux vertus médicales reconnues par des experts internationaux. A 40 mn de l'aéroport international de Zénata-Tlemcen, la ville de l'ancien président Ahmed Ben Bella reluque la mer également : en fait, le sable fin et les eaux de Marsat Ben M'hidi (ex-port Say) ne sont qu'à 50 mn. Le visiteur a le choix des hôtels : le Tafna, El Wiam, El Izza, Lalla Maghnia, El Qods... Ce sont plus de dix établissements bien situés et à des tarifs alléchants. Le blasphème serait de séjourner dans la cité frontalière sans se mêler à la foule de Souk Tleta, où l'on trouve de tout et à bas prix. Reconnus pour leur hospitalité et leur sens de l'humour, les Maghnaouis éprouvent un réel plaisir à vous montrer la maison du président et celle de Mohamed Khemisti, le Premier ministre des Affaires étrangères, dont le corps gît au cimetière Lala Maghnia. Vous serez éblouis par la façon dont les autochtones parlent de leurs intellectuels et artistes Zineb Laouedj, Mehdi Charef, Rachid Bouchareb, Gana El Maghnaoui, Hamidi, Mahboub, Souadji, Arzazi... et d'Oued Mouillah, dont chaque pierre raconte un pan de notre histoire. Des anthropologues et historiens autrichiens, américains et maghrébins en savent quelque chose (en 1989, un colloque international sur l'homme maghrébin depuis 100 000 ans a été organisé à Maghnia). Ne disons pas plus : Maghnia aime qu'on la découvre sans préjugés...