Les huit espaces d'activités commerciales de la wilaya sont dépourvus de toute hygiène, en plus de l'insécurité qui y règne. Le tout récent décret exécutif fixant les modalités d'implantation et d'organisation des espaces commerciaux aura certainement à chambouler, et positivement, la situation anarchique que vivent les espaces commerciaux de la wilaya, et spécialement ceux implantés dans l'espace relevant de l'APC de Skikda. Il aura surtout à amener les responsables communaux à assumer pleinement leurs responsabilités et en finir avec cette pratique populiste et politicienne qui consistait à « semer des souks » à tout bout de champ pour s'assurer le résultat des urnes. C'est comme si on voulait acheter une certaine quiétude au détriment de la santé publique. C'est inouï, mais à Skikda cette pratique a fini, avec le temps, par s'imposer. Sinon, comment expliquer que pour cette seule ville il existe six marchés hebdomadaires et deux marchés quotidiens ! Un record national paraît-il. Ces espaces sont dépourvus de toute hygiène, et en matière de sécurité, ce n'est guère mieux. Plus grave, de ces huit espaces, seul un marché, celui de Béni Malek, dispose d'un arrêté de wilaya. Les autres ont été créés en contradiction avec les règles régissant cette pratique, par un simple arrêté communal, ce qui aux yeux de la codification est nul. Ceci nous amène à conclure que les APC qui se sont succédé ont volontairement agi et cautionné un acte répressible. Elles sont également responsables de l'anarchie qui règne toujours dans ces lieux puisqu'on y trouve des produits sensibles exposés à même le sol, comme le poisson, les produits laitiers et même la viande qu'on propose à la vente loin de toutes les normes d'hygiène. Pour le contrôle, il revient exclusivement à la commission d'hygiène de l'APC et non à la direction du commerce et des prix (DCP), et au vu de ce qui se fait et se vend chaque jour dans ces marchés, il serait aisé de constater que le contrôle d'hygiène ne semble pas constituer une priorité. Ce qui va changer Selon le nouveau décret exécutif du 12 mai 2009, il est donc prévu de nouvelles donnes et il faut s'attendre, dès à présent, à un revirement salutaire. Selon les explications fournies par M. Aarab, cadre à la direction du commerce, la DCP n'a pas tardé à amorcer le cadre réglementaire imposé par les nouveaux textes. Il dira à cet effet : « Comme le stipule le décret relatif aux espaces commerciaux et centres d'activités commerciales, un comité de wilaya d'urbanisme commercial a été créé le 2 septembre 2009 ; présidé par le wali, ce comité, dont le secrétariat revient à la DCP a pour mission de mettre en pratique le nouveau dispositif. » Notre interlocuteur ne manquera pas de noter que la DCP a instruit les 38 communes à travers les daïras en vue de réorganiser la situation qui prévaut dans le secteur à la lumière des nouveaux textes, sachant que dans la wilaya de Skikda il existe tout de même 61 marchés, 28 grandes surfaces et 72 centres commerciaux. « Notre rôle à nous en tant que secrétariat du comité consiste à proposer aux communes certaines approches devant permettre de réguler au mieux ces espaces, et il leur appartient de nous répondre en conséquence ; à cet effet, et pour la commune de Skikda, nous estimons qu'il est temps de revoir la situation des espaces commerciaux ; nous avons proposé à l'APC d'opter pour trois marchés hebdomadaires seulement et nous attendons leur réponse », a-t-il indiqué. L'on apprend, par ailleurs, que tous les espaces commerciaux existants dans la wilaya devront dorénavant se conformer à la nouvelle réglementation sous peine de disparaître carrément du paysage urbain. Il ne restera que les espaces conformes, notamment ceux remplissant les conditions, comme l'obligation faite aux vendeurs de disposer d'un registre de commerce, d'une carte de fellah ou d'artisan. Même les superficies et les emplacements seront scrupuleusement définis pour ne pas empiéter sur les zones protégées. Grosso modo, et selon les explications de M. Aarab, la configuration de ces espaces est appelée à s'assainir pour en finir avec l'anarchie ambiante. Néanmoins, les décisions des pouvoirs publics et la force de la loi ne peuvent à elles seules suffire si elles ne sont pas consolidées par l'accompagnement naturel de la société civile. Et là, c'est un autre point noir dans la wilaya de Skikda où, malheureusement, l'implication des associations dans la gestion de ces lieux reste vraiment insuffisante pour ne pas dire carrément absente. A titre d'exemple, il faut savoir que seules trois associations de quartiers ont présenté des requêtes relatives aux méfaits des marchés publics au cours des …cinq dernières années ! C'est tout dire !