C'est la plus grande conférence mondiale en dehors de celles de l'ONU. Si les parties, les pays, signent «l'accord de Paris», la conférence atteint son objectif et c'est un succès. L'objectif est simple : trouver un accord pour limiter à 2 degrés le réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle (1750). Il doit fixer, sur le papier, des objectifs contraignants pour limiter l'impact de l'homme sur l'environnement. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), publié en novembre 2014, est très alarmiste. Il prévoit en effet une hausse des températures de 0,3 à 4,8°C d'ici 2100. Mais pourquoi 2°C ? Nul n'ignore aujourd'hui le phénomène du réchauffement climatique. Les images de la fonte des glaces, des inondations dues à des tempêtes et autres typons, des gigantesques incendies aux Etats-Unis, en Australie et en Russie, des îles qui s'enfoncent dans l'eau, celle de la désertification rampante et des populations qui quittent leurs terres font le tour de la terre dès qu'une catastrophe climatique se produit. Un réchauffement supérieur à 2°C entraînerait la multiplication des événements climatiques extrêmes. C'est à Copenhague en 2009 que les pays ont affirmé leur volonté de limiter le réchauffement climatique à 2°C d'ici 2100. Les experts du GIEC estiment que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 % à 70 % d'ici à 2050 et que la neutralité carbone (zéro émission) doit être atteinte au plus tard à la fin du siècle. Or, selon le Groupe d'experts), les températures mondiales ont augmenté de + 0,85°C entre 1880 et 2012. Il faudra donc que l'accord limite le réchauffement à +1,15°C entre 2012 et 2100. La conférence de Copenhague n'a pas débouché sur l'accord attendu. Malgré la pression des ONG de la société civile mondiale, les gouvernements, inquiets, cherchant à préserver leurs équilibres économiques, ont cédé devant les pressions des grands groupes financiers, particulièrement ceux de l'industrie pétrolière. Les deux plus grands pollueurs de la planète, la Chine et les Etats-Unis, n'ont pas trouvé de terrain d'entente sur les contrôles respectifs des leurs émissions de GES. Les Américains et les Chinois, qui depuis 2009, ont fait face à de très sérieuses catastrophes naturelles, et chacun a pu voir les grandes métropoles chinoises noyées dans un brouillard de pollution, ont discuté et promis de prendre des engagements pour réduire leurs émissions. Et en Chine, on a pu voir aussi comme dans d'autres pays du monde de grandes mobilisations citoyennes pour influencer les décisions des dirigeants et de politiques. Responsabilité En prévision de la Conférence sur les changements climatiques de Paris, chaque partie contractante se devait conformément aux résolutions de la COP19 de Varsovie et la COP 20 de Lima en 2014, de déposer avant la COP 21, au secrétariat de l'ONU, une «Contribution prévue déterminée au niveau national» (CPDN). Un document qui expose les mesures que compte prendre le pays pour contribuer à la réduction de ses émissions. L'Algérie a déposé la sienne au début du mois de septembre 2015. La CPDN-Algérie est fondée sur deux idées : l'atténuation des émissions des gaz à effet de serre et l'adaptation aux effets du changement climatique. Elle propose deux options l'une avec à partir de 2021 une réduction de 7% des GES à l'horizon 2030 avec des moyens nationaux et une réduction de 22% avec des soutiens financiers externes, un transfert technologique et un renforcement des capacités. Pour rappel, en 2014, les émissions de CO2 par personne et par an étaient 3,7 tonnes en Algérie pour une émission nationale de 143 millions de tonnes, une nette augmentation par rapport à 2010, de 16%, quand l'Algérie était classée 35e pour l'émission de 123, 475 tonnes de CO2, soit 0,39% du volume mondial. C'est encore faible comparé au 16,4 du citoyen américain ou du 7,2 du Chinois mais c'est en nette croissance. Comme de nombreuses parties contractantes, surtout africaines, l'Algérie ne se considère pas comme engagée dans la responsabilité historique en matière d'accumulation des GES. Elle invoque le principe de la responsabilité commune mais différenciée des Etats. Les principaux engagements contenus dans la CNDP-Algérie sont : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 7 à 22%, une réduction de 9% de la consommation globale d'énergie, 27% de la production nationale d'électricité à partir des énergies renouvelables, la généralisation de l'éclairage performant, l'encouragement à l'isolation thermique de logements, l'augmentation des parts du gaz de pétrole liquéfié et du gaz naturel dans la consommation de carburants, la réduction à moins de 1% le volume des gaz torchés, le reboisement de 1,245 million d'hectares, la conversion au GPL d'un million de véhicules et de 20 000 autobus.