Le classement de trois Igherman (ksour) de la commune de Djanet, à savoir Aghrem wan El Mihane, Aghrem Adjahil et Aghrem wan Zelouaz comme secteur sauvegardé du patrimoine national en vue d'inscrire des opérations de restauration et de réhabilitation de ces biens patrimoniaux inestimables est devenue la priorité des priorités pour la population locale. Belkacem Chaliali, président de l'association touristique et culturelle Taghourfit du Ksar El Mizan, nous en parle. L'association Taghourfit mène un travail de sensibilisation pour faire connaître la valeur de ce patrimoine. Parlez-nous du palais d'El Mizan ? Djanet abrite trois ksour historiques qui se caractérisent par une architecture distinctive, dont on utilise des pierres de granit, de la boue, des branches d'arbres, des palmes de palmierspour les plafonds, les portes sont construites avec l'arbre de Tarout, ainsi que la craie pour la tenture et le revêtement des murs. Aghrem wan El Mizan est construit à mi-chemin entre Zelouaz et Adjahil, avec une superficie de 787402 m2, localisé sur une colline surplombant l'oued Idjeriou pour préserver les populations des désagréments des débordements lors des grandes crues. Au sommet de cet Aghrem se trouve Taghourfit, la maison du premier aïeul d'El Mizan, Abed Ben Zayd, Imazi Makraen, dans le côté sud, Imazi N'daren, côté ouest, et Tamalghat dans le côté est. Le palais dispose de trois sorties principales, à savoir Imazi N'Sidi, Tamalghat et Tin Tougez. Cet héritage immatériel se dégrade à vue d'œil et le mouvement associatif tire la sonnette d'alarme. Y a-t-il risque de disparition? Oui ce sont des pans entiers de la mémoire collective qui risquent de disparaître, hélas la perte est irréversible et tout s'est accéléré ces derniers temps. Il faut prendre les choses en main et agir vite pour sauver ce qu'on peut sauver, car les Igherman sont la preuve vivante de l'ingéniosité de nos ancêtres. Lors de sa visite en janvier dernier, la ministre de la Culture de l'époque, Mme Nadia Labidi, a fait savoir que la préservation et la valorisation des biens culturels figure parmi les priorités de l'action du gouvernement. Elle a annoncé la mise en place d'un groupe de travail chargé de l'opération de classification des ksour de Djanet comme secteur sauvegardé du patrimoine national dans la perspective d'inscrire des opérations de leur restauration par des spécialistes en la matière. Aujourd'hui, il est temps de passer à l'action opératoire parce qu'on a perdu tant de choses inestimables.