Chants folkloriques et feux d'artifice, jeudi soir, pour le lancement de la première édition du Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM). Le Cours de la Révolution et l'entrée du théâtre régional Azzedine Mejdoubi ont pris de nouvelles couleurs avec cette manifestation, rappelant les belles années des JCMA (Journées cinématographiques méditerranéennes de Annaba). Les violences et la bureaucratie des années 1990 ont eu raison des JCMA. Un tapis rouge a été déroulé devant plusieurs invités, comme la Syrienne Sulaf Fawakhardji, qui participe avec un film en compétition, l'Egyptienne May Nour Chérif, fille du célèbre comédien Nour Cherif, disparu cette année, Miguel Littin, réalisateur chilien, Goran Tozija, producteur macédonien, Keltoum Bornaz, cinéaste tunisienne, Yamina Benguigui, cinéaste française, Ahmed Boughaba, critique marocain, Amel Wahbi, chanteuse algérienne, Naïmat Allah Hussein, critique égyptienne… Plusieurs cinéastes, comédiens, scénaristes, producteurs, chanteurs, musiciens algériens ont été également conviés à la cérémonie d'ouverture, comme Ahmed Rachedi, Baya El Hachemi, Fatiha Soltane, Rym Takoucht, Nadia Talbi, Hassan Kechache, Mohamed Takiret, Hamdi Benani, Tahar Boukela, Djamel Allam, Farida Saboundji, Zakaria Ramdane, Amina Chouikh et d'autres. Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a rappelé qu'il avait annoncé en juin 2015 le lancement d'un Festival du cinéma méditerranéen à Annaba. «Promesse tenue», a-t-il déclaré, saluant le travail fait par l'équipe de Saïd Ould Khelifa, commissaire du festival et par les autorités de Annaba. Azzedine Mihoubi a souhaité que la Méditerranée soit «un lac de paix et de sécurité». Durant la soirée d'ouverture animée par la journaliste Mouna Douaïbia, plusieurs hommages ont été rendus à des artistes disparus cette année. Il s'agit des Algériens Amar Laskri et Benamar Bakhti, et des Egyptiens Omar Sharif et Nour El Chérif. Le festival s'est rappelé également de Amar Chetibi, directeur de la Cinémathèque de Annaba, qui a quitté ce monde en 2005. Il était l'un des fondateurs des JCMA. Le critique Abdou Benziane, disparu en décembre 2011, a été également honoré, ainsi que le comédien tunisien Ahmed Snoussi, décédé le 20 novembre dernier. Le cinéaste Moussa Haddad et les comédiens Sid Ahmed Agoumi et Fetouma Ousliha Bouamari ont reçu également les honneurs du festival pour l'ensemble de leur carrière. Fetouma Ousliha Bouamari et Moussa Haddad n'ont pas pu faire le déplacement à Annaba en raison du retard du vol d'Air Algérie. L'orchestre symphonique national, en formation réduite, conduit par le maestro Rachid Saouli, a interprété les musiques des films Patrouille à l'Est, Bouamama, Les vacances de l'inspecteur Tahar et La Bataille d'Alger. Le comédien Lotfi Bensbaâ a présenté des numéros de pantomime. Mouna Douaïbia et Saïd Ould Khelifa ont présenté ensuite le jury. Présidé par la cinéaste tunisienne Keltoum Bornaz, ce jury est composé du producteur macédonien Goran Tozija, du réalisateur algérien Kamel Dehane, de l'écrivain français Jean-Noël Pancrazi, et du bédéiste italien Virginio Vona (dont la mère est née à Annaba). Les films en compétition seront projetés à la salle du Théâtre régional Azzedine Medjoubi qui, pour l'occasion, a été partiellement rénovée. Les séances sont programmées pour 10h30, 14h30, 16h30 et 18h30. Les couleurs de l'Algérie seront défendues par Opération Maillot, de Okacha Touita, et par Madame Courage, de Merzak Allouache. Les deux films seront projetés aujourd'hui. Deux autres films sont prévus au programme : Waynon, réalisé par un groupe de cinéastes libanais, et Je vous souhaite d'être follement aimée, de la Franco-Coréenne Ounie Lecomte. Les films en hors compétition dans la section Migrants en Méditerranée seront projetés à la salle de la maison de la Culture Mohamed Boudiaf. Il s'agit, entre autres, de Frontières, de Mostéfa Djadjam (Algérie), et La pirogue, de Moussa Touré (Sénégal). Une table ronde sur la thématique de la migration sera organisée à l'hôtel Sabri, demain, en présence d'associations locales et de cinéastes. Le porte-parole des familles de harraga, Kamel Belabed et l'avocat Kouceila Zerguine ont été invités à intervenir lors des débats et parler de leur expérience. Une autre rencontre est programmée pour le 7 décembre sur le Fonds de développement et de soutien à l'industrie cinématographique (Fdatic) avec des producteurs et des cinéastes. Le festival a ouvert une fenêtre au jeune cinéaste annabi Abderrahmane Harrat, qui aura l'occasion de présenter en avant-première, le 9 décembre, L'amour du diable, un film qui relève du cinéma fantastique.