Le Festival du film méditerranéen, prévu du 3 au 9 décembre prochain à Annaba, enregistre d'ores et déjà un couac. En effet, la délégation dirigée par le secrétaire général du ministère de la Culture avait retenu, pour cette manifestation cinématographique trois salles, en l'occurrence le Théâtre Azzedine-Medjoubi, le Palais de la Culture Mohamed-Boudiaf et la cinémathèque Le Majestic. Or, il s'avère que cette dernière, en pleine rénovation, ne sera pas disponible le jour de l'entame dudit festival dès lors que l'inauguration de cette mythique structure n'interviendra qu'après la clôture des festivités. Pratiquement désertée après le décès de son emblématique directeur, feu Amar Chetibi, cette cinémathèque avait bénéficié d'une enveloppe budgétaire pour des travaux de rénovation et de réfection. Mais ces travaux n'ont fait que traîner en longueur depuis près de quinze ans. C'est la responsable du Majestic, situé sur le Bd 1er Novembre, qui déplore cet état de fait. Après une longue parenthèse, les ex-Journées du cinéma méditerranéen d'Annaba (JCMA) rebaptisées Festival d'Annaba du film méditerranéen (FAFM), n'auront donc que deux lieux sur trois pour accueillir le cinéma méditerranéen et ses invités. Des invités prestigieux avaient illuminé de leur présence la dite cinémathèque lors des JCMA d'antan… Mais contre mauvaise fortune, le festival de cette année fera bon cœur avec un jury international qui décernera le «Annab d'or» (le jujubier d'or) au meilleur film, alors que le Grand Prix du jury aura à désigner la meilleure interprétation aussi bien féminine que masculine ainsi que le prix du meilleur scénario. Des hommages à titre posthume sont également prévus à Keltoum, Omar Sharif, Nour Chérif ainsi qu'aux réalisateurs Amar Laskri, Benamar Bakhti et Théo Angeloupolos. Un «Annab d'honneur» ira également à Fettouma Ousliha, Moussa Haddad, Sid Ahmed Agoumi et Yves Boisset. Un riche programme en perspective donc, qui ne manquera pas d'attirer un grand public sevré depuis fort longtemps de 7e art. Il faut souligner qu'Annaba a vu bon nombre de ses salles obscures abandonnées par l'APC ou livrées à des privés dont l'activité se limite à de piètres projections vidéo ponctuées de retransmissions de matchs de foot européen. Quand de surcroît l'on apprend que la belle cinémathèque du «Majestic» ne sera pas au rendez-vous du prochain festival tant attendu, il est dit que le cinéma à Annaba a perdu de son aura d'antan…