La zone d'activité de la commune de Tidjelabine (4 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès) est à l'abandon. Dans cette zone d'une superficie de 11 hectares, 27 opérateurs sont installés. Cependant, 11 projets seulement sont opérationnels, 4 sont à l'arrêt et 12 lots sont inoccupés. «Il y a de pseudo-investisseurs qui sont installés dans la zone depuis 1987 et qui n'ont généré aucune activité. Des unités de production sont des carcasses vides. Il faut assainir la situation. Nous avons un entrepreneur qui occupe 4000 m² mais qui n'emploie que deux personnes. C'est absurde», s'écrie Brahim Djiar, président de l'APC de Tidjelabine. Et d'ajouter que «certains investisseurs ayant bénéficié des terrains dans la zone d'activité au dinar symbolique, les ont loués à d'autres, ou carrément vendus. Ce qui est illégal. Des lots sont restés des terrains nus. Je réclame une enquête sérieuse pour mettre fin à cette mafia qui dilapide les deniers publics. Ils doivent rendre des comptes». Selon M. Djiar, les occupants de la zone d'activité ont été destinataires de mises en demeure émanant de la wilaya ; il leur a été clairement signifié qu'ils sont tenus de relancer leurs projets sous peine de résiliation de leurs contrats. Alors qu'on s'attendait à un redressement de la situation, les choses n'ont pas changé, déplore-t-on. «A chaque fois qu'il y a une visite officielle des autorités, ces faux investisseurs font semblant d'activer. Une fois l'inspection terminée, ils abandonnent tout», explique encore le maire. Malgré les défaillances, la zone d'activité de Tidjelabine dispose de presque toutes les commodités nécessaires pour accueillir des projets. L'on cite entres autres, la disponibilité de l'eau, de l'électricité et des routes. Le réseau du gaz naturel passe à proximité de la zone, donc le raccordement est aisé, indiquent les responsable de l'APC. «La ministre de la Poste et des Technologies de l'information nous a promis, lors de sa visite à Boumerdès, de raccorder la zone au réseau de téléphonie et d'internet. C'est ce qui se réalise actuellement sur le terrain», souligne le président de l'APC. Cependant, la gestion de la zone d'activité de Tidjelabine est confiée à la Société de gestion immobilière de Boumerdès (Gestibo). Cet organisme a promis, en 2013, un réaménagement de la zone pour un montant de 10 milliards de centimes. La promesse est restée lettre morte, déplorent les élus locaux de Tidjelabine. Après des années de laisser-aller, l'APC veut reprendre les choses en main. Ainsi, de nouvelles conditions sont désormais mises en place pour les porteurs de projet désirant investir dans cette zone d'activité. Les impôts doivent profiter d'abord à la trésorerie de la commune. «Les sièges sociaux des entreprises qui voudront s'installer dans la zone devront être à Tidjelabine. L'APC a besoin des ressources financières générées par les impôts. La deuxième condition est la création d'emplois et la préservation de l'environnement. Nous n'accepterons pas les pollueurs dans notre municipalité», conclut le président de l'APC de Tidjalabine.