Les zones d'activités de la wilaya de Boumerdès sont dépourvues des moindres commodités permettant le bon fonctionnement des entreprises qui y sont implantées. Le constat n'est étranger à personne. Jeudi dernier, de nombreux chefs d'entreprises se sont plaints de l'absence d'eau potable et du réseau électrique et d'autres carences au niveau des ZAD abritant leurs unités. Les accès et les voies d'accès de ces sites qui devaient être le poumon de l'économie locale sont dans état déplorable. «Nous n'avons ni téléphone, ni eau ni rien du tout. Et même la route desservant la zone est impraticable», s'est plaint un industriel installé à la ZAD de Tidjellabine. Ce genre de problèmes prévaut également au niveau de la ZAD de Corso qui compte trois briqueteries et d'autres entreprises. Un autre investisseur, propriétaire d'une usine d'aluminium à la ZAD de Khemis-El-Khechna déplore l'absence de gaz de ville et d'électricité et son impact sur son activité. Cette triste réalisé, dénoncée à maintes reprises, a eu des conséquences fâcheuses sur le développement local. Certains indiquent qu'elle aurait été à l'origine de la fuite de nombreux opérateurs économiques de la région. Pour remédier à ce problème, le wali de Boumerdès a annoncé que trois zones d'activités seront viabilisées et dotées en commodités nécessaires par la DUC. Il s'agit des ZAD des localités de Naciria, Ouled Moussa et Khemis-El-Khechna. Pour ce qui est des autres ZAD, le chef de l'exécutif précise que des opérations de viabilisation seront inscrites dans les années à venir et appelle les investisseurs a porter leurs contribution financière pour pouvoir lancer les travaux dans les plus brefs délais. «On n'a pas le choix. Soit on attend, soit les chefs des entreprises installées sur place contribuent financièrement», lance-il. Le foncier dégagé pour recevoir les projets d'investissement fait l'objet de toutes les convoitises dans la wilaya de Boumerdès. En effet, plusieurs lots de terrain situés dans les huit ZAD (57 ha), créées et gérées depuis les années 1980 par la société de gestion immobilière de Boumerdès (Gestibo), ont été revendus à de tierces personnes par ceux qui sont censés y implanter des unités industrielles. Le représentant de la société précitée a révélé récemment que des opérateurs ont procédé à la revente des terrains qui leur ont été octroyées sans prendre en compte le droit de préemption de l'Etat. Il a jouté que d'autres investisseurs n'ont pas lancé leurs projets à ce jour parce qu'ils ne disposent pas des documents administratifs nécessaires. Les lots de terrains de ces ZAD non encore viabilisés ont été effectués, selon lui, au nom de la Gestibo alors qu'elles devaient se faire par la Gestimal, le promoteur des huit zones d'activités depuis 2004. Cette situation a eu pour conséquences la publication d'actes portant des mentions fausses. Ce qui demande leur régularisation pour libérer les investisseurs. En sus de cela, certains acquéreurs ne disposent pas d'affectations officielles émanant des autorités de la wilaya notamment de l'ex-Calpi. L'intervenant n'a toutefois pas précisé le nombre de lots de terrains revendus ou encore si la justice s'est saisie du dossier pour situer les responsabilités des uns et des autres dans ces dépassements. La même source justifie ces problèmes par le conflit apparu entre l'ex-directeur général de l'entreprise de gestion des zones industrielles de Boumerdès (EGZIB) et sa tutelle, à savoir l'EGZI Centre dont l'affaire a été examinée par la justice. Aujourd'hui, les acquéreurs des terrains sont appelés à régulariser leur situation avec la Gestimal pour le dépôt des dossiers d'investissement auprès du Calpiref.