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Alger – Benguela – Alger : Récit d'un voyage pas comme les autres
Publié dans El Watan le 05 - 02 - 2010

Moins nombreux que lors du déplacement massif en terre soudanaise pour l'épopée de Khartoum, les fans des Verts ont répondu présent à l'occasion des retrouvailles algéro-égyptiennes en demi-finales de la CAN. Près d'un millier d'Algériens ont tenu à faire le déplacement de ce jeudi noir à Benguela, pour un long périple de plus de 9000 km. La CAN terminée, on a très peu parlé de ces fans qui ont bravé les difficultés et l'inconnu, alors qu'ils sont des acteurs incontournables et étroitement liés aux Verts et à l'événement. Récit d'un voyage peu ordinaire et de plus de 40 heures passées avec les fans amoureux de l'Algérie et de l'EN. Reportage.
Benguela (Angola)
De notre envoyé spécial
Les formalités d'embarquement réglées, les voyageurs du premier vol Alger-Benguela sont heureux de s'installer enfin dans l'avion. Le ton est donné par le commandant de bord qui exhorte les fans à être les ambassadeurs de l'Algérie en terre angolaise, avant de passer des chants glorifiant les Verts. Une ambiance de fête avant que les supporters-voyageurs ne tombent dans les bras de Morphée. Quelques heures de sommeil réparateur pour reprendre l'ambiance et tenter ainsi d'oublier ce voyage harassant. « J'espère ne pas m'être déplacé pour rien. Il y a une grande sensibilité avec les Egyptiens. Cela dit, ce qui nous fait le plus peur, c'est l'arbitrage », nous dit le jeune Abdat Farouk, qui sentait visiblement le coup venir, une prémonition dirions-nous. Sept heures de vol et voilà que le commandant de bord annonce l'atterrissage imminent de l'avion sur le tarmac de l'aéroport de Benguela. Un atterrissage réussi, au grand bonheur des passagers. Dehors, un soleil de plomb, une température de plus de 35 degrés et un taux d'humidité élevé.
Tracasseries administratives
Première mésaventure : l'histoire de visas ressurgit. Assurés à Alger par l'ambassade d'Angola que les visas seraient délivrés à Benguela, les supporters ne savaient pas que leur calvaire ne faisait que commencer. Ils ont dû attendre jusqu'à 15h30 pour pouvoir sortir de l'aéroport. Sans visa. Les responsables de l'ambassade d'Algérie trouveront l'astuce : un compromis avec les autorités de Benguela. Les fans quittent l'aéroport sans leurs passeports, qu'ils retrouveront à leur retour. 16h30, les bus transportant les fans prennent la direction du stade. Sortis de l'enfer de l'aéroport, les ils sont loin de se douter des nouvelles mésaventures que leur réservent les autorités locales de Benguela, à leur tête le gouverneur de cette petite localité côtière.
En effet, croyant qu'ils allaient rejoindre le stade distant d'une dizaine de kilomètres, comme convenu, c'est le chemin inverse que prend le cortège de bus qui se dirige vers le centre-ville. Les responsables ont décidé, on ne sait pourquoi, de retarder l'arrivée des supporters au stade. Les Algériens protestent, le climat est tendu, d'autant plus que les raisons invoquées ne sont pas convaincantes. Les autorités accèdent favorablement aux revendications des supporters, qui sont finalement acheminés vers le stade, où ils arrivent vers 18h30.
« Ulach smah ulach »
Sitôt installés dans les gradins, les Algériens commencent à taquiner la galerie d'en face en scandant le fameux slogan du Printemps noir kabyle, « Ulach smah ulach ». Une réponse aux appels à la normalisation des autorités et des médias égyptiens. Il faut dire que sur près d'un millier de fans présents ce jeudi soir au stade de Benguela, plus de la moitié a fait le déplacement du Caire et de Khartoum. Les fans algériens ne s'arrêtent pas là ; durant l'heure qui précède le coup d'envoi de la rencontre, les chansons à la gloire de l'EN ne cessent de résonner dans le stade nouvellement construit pour les matches de la CAN. Les coéquipiers de Halliche apparaissent, les supporters les saluent à coups de « one, two, three, viva l'Algérie ».
Les joueurs égyptiens apparaissent, les supporters des Verts les huent. Il est 20h30 et le coup d'envoi d'Algérie- Egypte vient d'être donné par le Béninois Koffi Codjia. La rencontre débute sous les encouragements incessants des fans, malgré un périple des plus harassants. « On est venus pour ça, non ! », s'écrient certains à l'égard de ceux qui s'étonnent de voir une galerie aussi animée et active. Confiants et sereins, les fans commencent à déchanter après la fameuse expulsion de Halliche, qui est suivie d'un penalty transformé par Motaâb sous le regard complice de l'arbitre béninois. « Il l'a fait, c'est désormais clair, c'est l'Algérie contre l'Egypte et l'arbitre », dit un supporter.
Les fans des Verts, sous pression et avec le doute qui s'installe au fil des minutes qui s'égrainent, ne cessent de pousser les camarades de Meghni. 2-0, puis 3-0… un retournement de situation est incertain au vu de la physionomie de la partie et de l'avantage numérique sur les Verts. Les fans n'en démordent pas pour autant et restent fidèles au poste, même si une poignée d'entre eux, visiblement incapable de suivre ce simulacre dont l'acteur principal est Koffi Codjia, préféreront quitter les lieux. Une autre expulsion, celle de Chaouchi, puis un quatrième but dans l'arrêt de jeu. Les carottes sont cuites et les fans n'y croient pas leurs yeux. Le Béninois a brisé leur rêve.
Touchés dans leur amour-propre, ils encouragent tout de même les guerriers du Sahara avec un incessant « Mondialé… Mondialé… ». Une manière de dire qu'on est au Mondial et pas les Egyptiens, éliminés normalement sur le terrain au Soudan. « Nous, nous avons gagné à onze contre onze, eux ont gagné contre une équipe de hand (avec 7 joueurs de champ seulement) avec la bénédiction de l'arbitre », dira un quinquagénaire, venu de Chlef. Une défaite aux allures de victoire au coup de sifflet final et qui ne sera que grandiose après les échos parvenant d'Alger et des autres grandes villes d'Algérie, qui font état de défilés interminables des Algériens après le match, malgré cette défaite. C'est ainsi et avec un moral remonté que la tribune algérienne se désemplit.
12 heures de galère à l'aéroport
Fatigués, éreintés par l'élimination, remontés contre Koffi Kodjia et sans aucun reproche à Saâdane et à ses guerriers, les fans ne voulaient qu'une chose. Récupérer leurs passeports laissés au niveau de l'aéroport militaire de Catumbela et reprendre les airs pour retourner au bercail. Mais il était écrit que le séjour des Algériens en terre angolaise ne serait qu'une succession de galères et de désarroi. En effet, une autre mauvaise nouvelle attend les fans de l'EN : pas de décollage avant samedi à 8h. Renseignement pris, l'unique piste de l'aéroport de Benguela n'est pas habilitée aux décollages et atterrissages. Une nouvelle qui n'est pas pour réjouir les Algériens amassés devant les portes de l'aéroport. Les agents de la Protection civile se mettent alors à distribuer les passeports récupérés auprès des autorités militaires angolaises, avec un seul cachet rond qui fait aussi bien office de cachet d'entrée que de sortie sur le territoire angolais.
Face à cette situation des plus déplorables, les esprits s'échauffent. Tout le monde est fatigué aussi bien physiquement que moralement. Les quelques femmes qui se sont déplacées en famille avec leurs enfants pleurent. Elles ne comprennent pas pourquoi les portes de l'aéroport leur sont ainsi fermées et qu'on les laisse dormir à même le sol et à la belle étoile. Peu à peu, le calme revient et les agents de la Protection civile entament l'opération de ristourne des passeports. Vers 1h30, une petite visite renverse la situation et les portes du « minuscule » aéroport s'ouvrent aux fans. Des matelas et des boissons sont distribués. Un gage d'assurance.
Vendredi à midi : Début de la fin du calvaire
C'est enfin le jour et avec les premières lueurs de soleil de ce vendredi, les gens se réveillent l'un après l'autre. Epuisés et privés du petit déjeuner, les regards sont plus fixés sur le chef d'escale et les responsables de la Protection civile avec l'espoir d'une annonce d'un embarquement imminent. Il est 8h et point d'avion prêt à embarquer les passagers. Deux heures plus tard, rien n'a bougé, c'est le statu quo. On attend, et il est plus de 9h30 pas le moindre signe d'un embarquement en vue. Nos représentants diplomatiques arrivent à ce moment-là et c'est toujours le blocage. Nouvelle contrainte, les responsables de l'aéroport exigent le payement immédiat du kérosène pour les quatre avions avant de les alimenter. Le temps passe et les esprits s'échauffent. Les fans s'impatientent, mais les premiers signes d'un dénouement vont vite baisser la tension. Les problèmes sont en passe d'être réglés. Il est 11h. Le premier groupe de fans prend le bus, direction le premier avion pour l'embarquement. Il est midi lorsque le premier avion quitte le sol angolais, sous les applaudissements des fans. Quatre heures après, le deuxième vol quitte Benguela. C'est la fin du calvaire.
Mention spéciale pour nos « pompiers »
Malgré toutes les contraintes, les tracasseries et les souffrances des fans algériens, il faut dire que la situation aurait été certainement pire, n'était la présence des éléments de la Protection civile, désignés par le ministère de l'Intérieur pour mener à bien la délégation des fans. Ayant certainement souffert plus que les fans eux-mêmes, les 5 équipes de la Protection civile (5 à 6 membres par équipes) ont tout fait pour rendre le court séjour des fans agréable, même si finalement c'est la déception qui a pris le dessus, malgré le semblant de gaîté des fans à travers leur chant et l'ambiance qu'ils ont créée durant tout ce déplacement.
Comme une véritable fourmilière, nos pompiers, en se répartissant les tâches, ont su faire face à toutes les situations contrariantes auxquelles ils ont eu affaire face durant ce déplacement. Calmant les gens par ci, les orientant par là, les canalisant à tous les niveaux, que ce soit à l'Aéroport ou dans le stade, où même à l'intérieure même des avions, ils n'ont à aucun moment paniquer et faillit à leur mission. Une reconnaissance qui se devait d'être mise en évidence, pour ces hommes et femmes de la protection civile, qui sans eux, le voyage aurait était encore plus pénible et dur.


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