De notre envoyé spécial à Benguela (Angola) Abdelghani Aïchoun Le slogan «one, two, three, viva l'Algérie» a retenti hier, de fort belle manière, à Benguela. Les centaines de supporters algériens, environ un millier, transportés à bord de quatre avions de la compagnie aérienne Air Algérie, sont arrivés dans l'après-midi à l'aéroport militaire de Catumbela, se trouvant à l'entrée de cette province. Le premier vol a atterri vers 13 h 30. Les trois autres ont suivi avec des intervalles de trente à quarante minutes. Les formalités d'entrée dans le territoire angolais ayant pris du temps, les supporters, habillés aux couleurs nationales, ont mis longtemps à quitter l'aéroport. Certains d'entre eux présentaient même des signes d'impatience, notamment en raison du fait que leurs passeports avaient été gardés au niveau de l'aéroport. Au fur et à mesure qu'ils sortaient de l'enceinte, ils se dirigeaient vers les bus stationnés sur le parking de l'aéroport et mobilisés à cette occasion. Les autorités angolaises ont exigé que les vingt bus en question ne se dirigent vers le stade de Benguela que lorsque tous les supporters auront quitté l'aéroport. L'ambiance était déjà au rendez-vous. Chaque groupe de fans des Verts qui apparaissait au niveau de la porte de sortie de l'aéroport était accueilli par les autres supporters présents à Benguela à coup d'applaudissements et de slogans. «On va le refaire en Angola», scandaient-ils, allusion faite à la victoire de Khartoum. Le match Algérie-Egypte étant «très particulier», les supporters ne pouvaient rater un tel déplacement. Une jeune fille originaire de l'Est algérien, venue avec son père, nous a indiqué qu'elle venait de rater un examen pour pouvoir assister à cette rencontre. Un «sacrifice» légitime pour les Fennecs. Mohamed, trentenaire, venu d'Oum El Bouaghi, a déclaré qu'il s'était déjà rendu dans la capitale soudanaise. «A chaque fois que l'équipe nationale est en face d'un rendez-vous très important, et dans la mesure du possible, je suis là pour la soutenir», a-t-il déclaré. L'arrivée des supporters algériens a été, pour l'occasion, largement couverte par les médias internationaux. Les plus nombreux, bien évidemment, sont les journalistes et photographes arabes et africains. Plusieurs chaînes de télévision, en plus de la télévision algérienne bien sûr, à l'image de MBC, Al Jazeera, Nessma, Hanabaal ou bien Canal+, étaient sur place. Les supporters algériens profitaient de cette «tribune» pour exprimer leur amour envers leur sélection. Sur place, certains d'entre eux, sachant que les avions dans lesquels ils étaient venus devaient rentrer au pays juste après le match, «négociaient» pour rester si jamais la sélection se qualifiait pour la finale. «On dormira dehors s'il le faut ! Je ne pourrais jamais rentrer si l'Algérie se qualifiait. Ce serait anormal», nous a déclaré Kamel, un jeune Algérois. Toutes les régions d'Algérie sont représentées parmi les supporters. Et toutes les catégories d'âge aussi. Hommes, femmes et enfants ont tenu à faire le déplacement à Benguela pour soutenir les Verts à l'occasion de cette très importante empoignade des demi-finales de la Coupe d'Afrique des nations. Entre temps, un avion transportant des supporters égyptiens a atterri au niveau du même aéroport. Bien évidemment, les autorités angolaises, ayant pris toutes les dispositions, ont prévu deux sorties différentes. Si les supporters algériens, à l'intérieur des bus, ont créé une ambiance festive, le climat chez les Egyptiens étaient plutôt morose. Leurs bus, au nombre de deux, au moment de l'arrivée des Algériens, ont quitté l'aéroport dans la discrétion la plus totale. Selon des informations, jusque-là, il n'y avait que deux avions, transportant à peu près 300 supporters égyptiens, qui ont quitté le Caire en direction de Benguela. «On sera certainement plus nombreux», commentaient les supporters algériens. En tout état de cause et quel que soit leur nombre, les supporters algériens ont fait entendre hier à Benguela leurs voix. «One, two, three, viva l'Algérie», a donné, hier, un cachet particulier à une province qui ne laissait apparaître aucun signe d'une ville accueillant des matches de la CAN. Les «Verts» étaient là pour le faire.