Baptisé Sylabs et échafaudé selon le modèle des célèbres «GE garages», des incubateurs high-tech déployés de par le monde par GE, ce nouveau repaire des inventeurs en herbe met dorénavant à la disposition des étudiants les plus doués du «matos de pointe», remarquent des étudiants impressionnés par les équipements du laboratoire. «C'est le plus beau rêve d'un geek», confie Réda, informaticien, visiblement ému devant une imprimante 3D qui matérialise un objet virtuel tridimensionnel devant les présents en empilant des couches de plastique. Résine, cire ou plâtre se substituent à l'encre dans ces imprimantes du futur, donnant ainsi la possibilité de concrétiser les idées techniques les plus extravagantes en quelques minutes, quelques heures au plus pour des conceptions qui nécessitaient des jours, voire des mois de fabrication. En effet, les imprimantes 3D ont été, avant-hier, incontestablement les curiosités les plus prisées du fait qu'elles sont encore peu disponibles car extrêmement coûteuses. De même, les autres équipements mis à la disposition des jeunes talents par GE au Sylabs font partie de la dernière génération des outils de prototypage : graveurs et découpeuses laser coupent net Pour les jeunes concepteurs, la frontière entre le monde digital et celui physique laisse ainsi libre cours à cette génération d'apprenants précoce d'expérimenter et d'explorer encore «plus vite» dans la perspective de s'adapter aux nouvelles notions futures du travail, dont la digitalisation rampante en énonce d'emblée les prémisses. Imprimantes 3D Désormais, «passer par la voie de garage» signifie, pour les jeunes étudiants, contrairement à ce que les anciens pensent, le chemin le plus court pour prendre le train de la néorévolution industrielle en marche, comme prêché par le gourou régional du «monde connecté et de l'industrial internet», Toufik Fredj, PDG de GE pour l'Afrique du Nord-Ouest. Les milieux estudiantins le connaissent depuis quelque temps déjà comme un «boss» disponible et un «speaker» charismatique. «Nous sommes à l'orée d'une ère nouvelle, la révolution digitale transformera notre civilisation humaine encore plus spectaculairement que la révolution industrielle le fit au XIXe siècle» déclare Toufik Fredj devant un auditoire fasciné. Et d'ajouter : «L'épisode de l'avènement de l'internet n'est qu'une brève synapse qui a impulsé la genèse du nouveau monde à venir, un monde connecté où l'intelligence artificielle amplifiera votre pouvoir, vous dotera de capacités insoupçonnées jusqu'à lors pour vous impliquer dans cette grande aventure du progrès.» «Vous êtes – vous les jeunes étudiants présents – plus qu'invités, sommés d'être les artisans de cette mutation… les solutions technologiques et logicielles les plus avancées se trouvent désormais immédiatement disponibles de par le monde. Saisissez l'opportunité, donnez libre cours à votre imagination car il vous revient, à vous, d'inventer ce monde meilleur», clame le manager qui ne rate désormais aucune occasion pour rappeler «les nouveaux défis liés à l'impératif environnemental et climatique» et présenter les progrès de GE en matière d'optimisation de l'efficacité énergétique dans l'industrie, mais aussi et surtout son redéploiement «tout digital» dans les secteurs de l'énergie, des transports et de la santé. Après la communication du directeur de GE, le nouveau manager Sylabs, Abdallah Mallek, informaticien de formation, secondé par Lynda, la chargée de stratégie et de création de contenu au Sylabs, ont fait visiter les lieux aux invités présents, qui ont eu l'agréable opportunité d'apprécier une exposition des jeunes photographes du Collectif 220, tout en découvrant les équipements high-tech du laboratoire. Le clou de la soirée, pour assouvir la curiosité des présents à l'inauguration du Sylabs, a été incontestablement les démonstrations d'impression tridimensionnelle réalisées en temps réel par les étudiants qui ont eu le privilège de tester ce matériel flambant neuf. Le club scientifique d'activités polyvalentes (CAP) venu de Polythech Alger s'est attelé à imprimer une prothèse médicale à substituer à une main amputée et permettre les gestes basiques de préhension à un handicapé par le jeu d'un ensemble de filaments souples intégrés dans un gant articulé en plastique. Cette prouesse technique est l'œuvre de Steeve Wood, un ingénieur philanthrope qui met à la disposition des jeunes étudiants des modèles virtuels prêts à imprimer sur internet. Révolution digitale Selon Lamia Amrani, brillante étudiante à Polytech, qui vulgarisait la technique aux visiteurs, «l'objectif de cette démonstration est de sensibiliser le public aux différentes applications de ces nouvelles technologies et ce qu'elles peuvent apporter aux citoyens du monde en termes de disponibilité et de réduction des coûts de la technologie». En effet, le coût de revient de la prothèse en question, imprimée en deux heures à peine, passe de quelques milliers de dollars à une dizaine, mais dans ce cas particulier, le concepteur de la prothèse exige le don gratuit. Mustapha Lakhdari, jeune gérant d'une startup, a quant à lui imprimé en guise d'exemple un composant du compteur intelligent que son entreprise a développé. Le dernier exposant, de loin plus assidu, a été Yahia, étudiant à l'Inelec, qui s'applique à fabriquer un robot pour son projet de mastère. Durant la soirée d'inauguration, il a eu tout de même le temps de réaliser deux composants essentiels de son projet ; les épaules où viendraient s'emboîter les petits moteurs pour articuler les bras de l'androïd. Selon Abdallah Mallek, le Sylabs, «dans son élan de promouvoir la transformation digitale par l'entrepreunariat et l'innovation, compte lancer des formations et des workshops, mais également accompagner les startups les plus méritantes qui présentent des projets élaborés et originaux». Avis aux amateurs.