Sur un ton sec, les Sahraouis ont appelé, dimanche soir, les parties du Golfe concernées à renoncer «immédiatement à leurs projets d'investissement au Sahara occidental qui demeure un territoire de conflit classé par l'ONU comme question de décolonisation». Cette réaction du Front Polisario et du gouvernement sahraoui, précise un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères, intervient suite à ce qui a été rapporté par les médias marocains sur le déplacement d'une délégation d'hommes d'affaires des pays du Golfe pour s'enquérir des opportunités d'investissement dans les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le Front Polisario et le gouvernement sahraoui ont estimé que cela «constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies et de la légalité internationale dont la décision de la Cour pénale internationale, la Cour de justice de l'UE (CJUE), l'avis de l'ex-secrétaire adjoint aux affaires juridiques ainsi qu'aux appels du secrétaire général de l'ONU et des organisations internationales à la préservation et la protection des ressources du peuple sahraoui jusqu'à la décolonisation de ce territoire». Le Front Polisario a donc appelé ces parties à «renoncer immédiatement à ces activités illégales (…) dans une zone de conflit et à œuvrer plutôt à faire avancer le processus de paix entre les voisins et frères marocains et sahraouis, en soutenant les efforts de l'ONU pour la relance des négociations pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Les responsables du Polisario ont affirmé par ailleurs qu'ils prendront, face à ces violations, toutes les mesures nécessaires et saisiront les juridictions internationales». A l'occasion, le Front Polisario a rappelé la position du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de sa dernière visite dans la région, à travers laquelle il a souligné notamment la nécessité de mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui qui durent depuis plus de 40 ans. La partie sahraouie a déploré «ces violations flagrantes de la légalité internationale» au moment où des décisions internationales claires sont prises, dont celle notamment de la CJUE pour l'annulation de l'accord agricole entre l'UE et le Maroc. Cet accord, conclu en 2012 entre le Maroc et l'UE, a été annulé par une décision de la CJUE suite à une plainte déposée par le Front Polisario au motif qu'il incluait le Sahara occidental occupé. Lors de sa dernière visite dans la région, le secrétaire général de l'ONU avait appelé à la relance de «négociations véritables, avec bonne foi et sans condition préalable» entre les parties en conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario.