Il en a été de même pour les étalages des fruits et légumes. Par contraste, jusqu'à 11h du matin, la majorité des autres commerces étaient fermés, donnant à la ville un air d'abandon. Fait plus notable, bien que les prix des fruits et légumes soient plus élevés à Témouchent qu'ailleurs, la coutumière flambée des prix n'a pas sévi, hormis pour deux produits : le citron, qui est rare parce qu'hors saison, était à 250DA. Idem pour les figues, le fameux gros bakour des zones côtières, encore en primeur, n'attirait pas la clientèle à raison de 350 DA le kilo. Pour ce qui est des légumes, disponibles en quantité et en qualité, les prix étaient ceux de la veille, entre 70 et 100 DA. Pour les condiments, tels la coriandre ou le persil, leur prix est demeuré stable. Enfin, si les boucheries ont été assaillies, cela n'a influé à la hausse que sur le seul le prix de la volaille. A Relizane, tradition oblige, les ménages ont cassé leur tirelire pour accueillir le mois sacré du Ramadhan. Ainsi, en ce premier jour du carême, les marchands de vaisselle et d'épices, qui se sont d'ailleurs préparés pour l'opportunité depuis quelques jours, sont pris d'assaut par un consommateur revigoré. Certains ménages ont préféré se rabattre sur les revendeurs informels qui obstruent le rue de Fortassa et qui proposent, selon eux, des prix abordables. Ahmed, un jeune ayant quitté les bancs de scolarité pour se reconvertir en revendeur, affirmera qu'il s'est bien préparé pour profiter de cette aubaine. «Je me suis débrouillé une somme d'argent pour me lancer dans cette activité et Dieu merci tout baigne dans l'huile», a-t-il dit en ajoutant : «A qualité égale, nos prix sont imbattables, puisque nous nous contentons d'une faible marge bénéficiaire.» Soraya, une enseignante qui se bouscule devant la table d'Ahmed n'a pas caché son soulagement devant les prix proposés. «C'est beaucoup mieux par rapport aux magasins, la différence est très sensible, ma cuisine ne manque de rien, mais ces achats d'avant Ramadhan nous sont devenus une habitude incontournable», a-t-elle lancé. Pour les propriétaires des magasins, qui n'ont pas daigné étaler leurs produits à même les trottoirs pour attirer le client, la concurrence déloyale des revendeurs à la criée leur est pénalisante. «Nous sommes des légaux, nous payons toutes nos charges mais nous sommes sérieusement lésés par ces faux commerçants», a dit Mokrane avec amertume, non sans solliciter les responsables de mettre un terme à ce qui ne fait que nuire à l'économie nationale. Fièvre acheteuse Le créneau des épices est lui aussi fortement prisé par les Relizanais devenus avec le temps de grands consommateurs de ces produits. Les commerçants, sensibles à cette forte et juteuse demande, n'ont pas manqué d'aménager leurs expositions pour basculer le consommateur. Ainsi, ces épiciers, qui se sont multipliés ces temps dans tous les coins de la ville, sont devenus les lieux préférés du citoyen qui s'y approvisionne démesurément. «Ces produits sont vraiment chers mais je ne peux m'en passer», a souligné Nacéra qui n'a pas manqué de se demander sur les raisons de ces prix. «Je me suis permis du poivre, du cumin, du carvi, du gingembre, du fenouil et de l'anis vert pour le pain, soit 100 g de chaque, j'ai dû payer 1300 DA, je trouve salée ma facture», a souligné Ratiba, employée dans un cybercafé. Pour les épiciers, leurs prix sont tributaires du coût de ces produits sur le marché mondial. «Tous ces produits sont importés et puisque le dinar a été dévalorisé, les prix augmentent systématiquement», a affirmé Chaïb, un jeune universitaire devenu malgré lui épicier. A l'occasion du début du Ramadhan, la direction des œuvres sociales de l'université de Mostaganem UMAB a dressé un programme spécialement réservé à ce mois sacré où une distribution de repas complets et chauds sera faite pour la rupture du jeûne, de 17h à 19h, et une deuxième pour les repas du s'hour, entre 22 et 23h. A cet effet, M. Hamlaoui Abdelhalim, directeur de ce secteur a insisté sur le respect des conditions d'hygiène pour assurer le bon déroulement de cette opération. Dans la foulée, des manifestations culturelles, sportives et scientifiques seront organisées pour les étudiants afin d'installer l'ambiance ramadhanesque au sein des résidences universitaires réparties à travers la wilaya et de créer une atmosphère familiale pour les étudiants, lesquels en ces périodes d'examens, se trouvent obligés de passer ce mois loin de chez eux. Par ailleurs, dans le cadre de la protection du consommateur, on apprend de source sûre que les 32 communes de la wilaya de Mostaganem ne pourront plus délivrer des autorisations «spécial Ramadhan» pour la fabrication de zlabia et pâtisseries orientales dans des locaux fast-foods, petits restaurants, pizzerias qui changeaient habituellement d'activité pour le mois sacré. Cette autorisation sera considérée comme nulle par les contrôleurs de la DCP, en vertu de la loi n°08-08 qui sera appliquée cette année avec une grande rigueur, indique-on. A cet effet, un registre du commerce sera exigé ainsi que des conditions d'hygiène draconiennes pour la fabrication de ces douceurs. Ainsi, pour veiller à l'application stricte de la réglementation en vigueur en matière de commercialisation des gâteaux orientaux, des brigades mobiles auront à sillonner le territoire de la wilaya durant ce mois sacré.