Les APC ont, semble-t-il, trouvé le filon pour justifier des « dépenses injustifiables », sans être aucunement gênées par leur tutelle qui laisse faire. Installer des dos d'âne est devenu le dada préféré des APC. Des dos d'âne, on en trouve partout dans l'Algérois. Les APC qui font des émules ont réussi une chose : rendre la circulation plus difficile et les automobilistes plus dégoûtés qu'ils ne l'étaient. Cette situation, qui crée plus de problèmes qu'elle n'en résout, est d'autant plus inacceptable que ces ralentisseurs installés par les services de la voirie des communes ne respectent pas les normes : ils sont invisibles le jour, mais plus la nuit. Les APC expliquent cette situation par le nombre d'accidents de la route en augmentation. « Un accident a eu lieu à hauteur de la localité de Zerzouria et l'APC de Aïn Taya, sollicitée par les citoyens, a installé deux ralentisseurs. L'APC a cru bien faire sauf que le lendemain d'autres accidents ont eu lieu au même endroit mal éclairé le soir », regrette un habitant de l'est d'Alger, qui fait remarquer qu'au lieudit Rassota, à Bordj El Kiffan, plusieurs ralentisseurs ont été installés tous les 50 mètres. Les services de la voirie des APC installent, comble de la bêtise, des dos d'âne sur les « voies express ». « A la sortie est de Bordj El Kiffan, des dos d'âne ont été installés sans respect de la réglementation. Sur la route reliant Baba Hassan à Douéra, les ralentisseurs provoquent chaque jour des accidents », s'indigne un routier. Les APC ont, semble-t-il, trouvé le filon pour justifier des « dépenses injustifiables », sans être aucunement gênées par leur tutelle qui laisse faire. Des particuliers s'y mettent également en installant des amas d'enrobé devant leur maison ou leur garage. « L'anarchie est favorisée par les autorités qui ne sévissent jamais, laissant faire installer à tout va des dos d'âne, ce qui rend plus difficile la circulation », regrettent des usagers de la route. Un arrêté interministériel, impliquant les ministères de l'Intérieur, des Transports et des Travaux publics, a pourtant été promulgué en 2009 pour fixer les normes et les conditions d'installation de ces ralentisseurs, « Un arrêté a été publié par le ministère des Travaux publics en 2008, l'année suivante, ce ministère, voulant donner plus de force à son initiative, a impliqué le plus de monde possible. Toute action entreprise sur n'importe quel trançon routier doit se faire dans le respect de la réglementation », relève Mohamed Lazouni, président de l'association Tariq Essalama. L'APC n'a pas le droit de prendre l'initiative d'elle-même. « Si des habitants sollicitent l'APC pour un dos d'âne, le maire ne doit pas s'exécuter, mais a l'obligation de solliciter la wilaya qui met en place une commission, laquelle se déplace sur les lieux et prend la décision dans le respect des normes », affirme notre interlocuteur. L'animateur trouve aberrant le fait d'installer des dos d'âne sur des autoroutes. « Cette situation n'est pas seulement interdite mais s'avère être ‘hram' (un péché) en raison des conséquences qu'elle implique », s'emporte-t-il.