L'objectif de cette rencontre internationale est de faire le point sur cette spécialité «qui déprime» aujourd'hui. «Cette spécialité connaît certes des avancées, mais elle est traversée aujourd'hui par des incertitudes sur fond de craintes de la perte des supports culturels que sont les langues maternelles et des organisations sociales qui restent incontournables dans tous les pays du tiers-monde», estiment les organisateurs que sont l'Association franco-maghrébine de psychiatrie, l'Association algérienne de psychiatrie, l'Association des psychiatres d'exercice privé et l'Association des psychiatres de l'Oranie. «L'unification de notre discipline par l'adoption de la philosophie actuelle proposée par l'école américaine va mettre à mal d'abord les aspects riches et variés des identités culturelles incarnées par le pluralisme des traditions historiques issues des écoles nationales, mais également les approches multiples des troubles mentaux qu'il s'agisse de la clinique, de la psychopathologie ou de la prise en charge», soulignent les congressistes issus d'Algérie, du Maroc, de France, de Tunisie et de Mauritanie. «La psychiatrie gardera-t-elle son identité face au développement des neurosciences, à la disparition de la psychanalyse et à l'idéologie développée par l'école américaine ?» s'interrogent les organisateurs. Au menu, figurent plusieurs communications intéressantes dont notamment un éclairage psychiatrique du radicalisme religieux, un plaidoyer pour instaurer une médecine de l'adolescence, mais aussi des thèmes purement scientifiques à l'image de la prévention contre la dépression, le suicide, la psychose et les addictions. Ce dernier thème a été présenté par le professeur Amine Benyamina, psychiatre, addictologue, professeur des universités et praticien hospitalier en France.