Tout réussit à Oulhaça. Pas seulement les maraîchages qui font la réputation de cette région de montagne où vivre de l'agriculture est un combat de tous les jours. Ici, nulle EAC ou EAI. C'est que là, l'économie de la rente n'y est jamais venue pervertir le sens du labeur et des valeurs. Oulhaça, ce sont deux communes et une multitude de douars éparpillés ça et là. Tout y prend, même les investissements de l'Etat auxquels elle n'a commencé à avoir véritablement droit que depuis une décennie. Les résultats sont palpables avec un remarquable effort de désenclavement et de récentes réalisations : un superbe siège de daïra, un lycée, des CEM, un CFPA, ainsi que nombre d'équipements publics, juchés ou encastrés ça et là, et dont l'architecture est mise en valeur par un paysage chahuté qui leur sert d'écrin. L'AEP a fait un bond en avant et va être renforcée par 5000 m3 /j provenant du dessalement d'eau de mer. Sur 1206 logements accordés, 661 ont été réalisés alors que 545 sont encore en cours à cause de la rareté et de la cherté du ciment. Ce sont 25% des ménages sur une population de 25 000 habitants qui en ont bénéficié. Fixer les populations rurales Á Oulhaça, il s'agira de donner la priorité à l'investissement créateur d'activités économiques, celles qui réellement fixent la population. Sur le littoral, à Ouardania, là où les harraga prennent le large, un abri de pêche est demandé en étude pour 2010. Curiosité quand même : un centre d'emplissage de gaz, en réalisation pour 400 millions DA à Sidi Ouriache, a eu du mal à voir le jour. Les riverains n'en voulaient pas. Pourtant cet investissement privé créateur de 30 à 50 emplois, livrera 600 bouteilles de gaz butane par jour et résoudra la disponibilité en la matière. Il faut cependant revenir à l'histoire pour comprendre ce qui s'est transformé en atavisme. En effet, à l'époque de la résistance à la pénétration coloniale sous Bouhmidi, il avait été édicté qu'aucune parcelle de terrain ne soit cédée à quiconque autre qu'un membre des tribus Oulhaça, ce qui avait évité que la terre ne soit dépecée par la colonisation. C'est ce qui explique qu'il n'y a eu à l'indépendance ni bien vacant à Oulhaça, ni plus tard des EAC ou EAI.