Les troubles à l'ordre public ont enregistré une augmentation de l'ordre de 17% en 2009, selon le bilan du 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale. L'ébullition du front social dans 25 wilayas de l'est du pays, indique pour l'année 2009 et le début 2010 une constance significative confirmée par les chiffres avancés avant-hier par le commandement du 5e commandement de la Gendarmerie nationale. La recrudescence manifeste des attroupements, des atteintes à l'ordre public et des grèves, mais encore l'explosion de la criminalité et des trafics en tout genre, sur un territoire comptant une population de 11 259 541 habitants répartie sur 25 wilayas sont les symptômes manifestes d'un profond malaise social. Les débrayages cycliques dans le monde du travail qui, jusque-là, touchaient les secteurs de la Fonction publique, la santé et l'éducation sont entrés dans une nouvelle phase de leur évolution avec notamment l'avènement récent dans la nébuleuse protestataire des grandes sociétés publiques, telle la SNVI ou El Hadjar (le monde ouvrier). Ainsi, pour l'année 2009, les brigades de la gendarmerie ont été réquisitionnées pour intervenir et circonscrire 208 mouvements de grève, chiffre qui indique une réduction par rapport à celui de l'année 2008 où avait été atteint le pic de 308 grèves. Le bilan 2009 affiche également 490 attroupements et 147 arrêts de cours. Les troubles à l'ordre public ont enregistré, pour la même année, une augmentation de 17% par rapport à 2008, passant de 170 à 205 interventions qui se sont soldées par l'arrestation de 407 personnes. Ces interventions pour le maintien et le rétablissement de l'ordre public ont été effectuées, explique le colonel Ben Naâmane Mohamed, chef d'état-major du commandement, « pour contenir des manifestations et protestations des populations réclamant du travail, des logements, le raccordement aux réseaux de gaz, d'électricité ou d'eau, le transport et le chauffage pour les établissements scolaires ». Le recours de ces populations à la fermeture des routes à l'aide de pneus enflammés et de troncs d'arbres est devenu, en l'espace de trois années, la seule manière jugée payante et efficace pour attirer l'attention des responsables sur leurs nombreux problèmes. Depuis 2007, il est relevé la persistance d'un bouillonnement qui trouve sa confirmation dans les chiffres avancés par la Gendarmerie nationale, auxquels il faudrait ajouter ceux des services de sûreté, voire d'autres institutions, pour avoir un diagnostic exhaustif de cette effervescence qui caractérise le front social.