23 698 délits et crimes ont été commis pour la seule année 2007 ; une bien triste réalité qui se fait des plus pernicieuses. Le colonel Abdelkader Kheroubi, chef de l'Etat-major de la 5e région de la gendarmerie nationale, avait, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège même de la région à Constantine, donné une lecture succincte des grandes lignes du bilan d'activités de la gendarmerie sur le territoire des 15 wilayas de l'Est du pays. A l'image de ce qu'avait déjà déclaré son prédécesseur, au même poste l'année passé, il devait affirmer que « la précarité de la situation socioéconomique de larges couches de la société, le chômage, la malvie, l'oisiveté et le manque de prise en charge des jeunes, mais encore la démission des parents, ainsi que l'échec et la déperdition scolaires, tous ces facteurs, continuent à ronger la société et font exploser la criminalité ». Une bien triste réalité qui, à l'Est du pays, se fait des plus pernicieuses et menace insidieusement la cohésion sociale. En effet, les indicateurs de cette criminalité semblent au voyant rouge, bien que la couverture, par les unités et brigades de la gendarmerie nationale des 15 wilayas de l'Est, affiche une évolution qui atteint un taux de 90%. Ce redéploiement a consisté en la mise sur pied de 13 nouvelles unités et brigades, pour endiguer les fléaux qui prennent des proportions alarmantes. Ainsi, 23 698 délits et crimes ont été commis pour la seule année 2007 ; l'intervention de la police judiciaire, à ce titre, indique 11% de l'activité globale du commandement régional. S'agissant des crimes et délits commis contre les personnes et les biens, la wilaya de Batna vient en tête du tableau, avec une proportion de 18%, suivie de Jijel 11% et de Mila avec un taux de 9%. Pour ce qui est de la consommation et de la commercialisation des drogues, 571 affaires ont été traitées engendrant l'arrestation de 1 024 personnes et la saisie de 257,87 kg de kif traité, 2 604 pieds de chanvre indien et 661,24 comprimés de psychotropes. Le crime organisé explose et affiche une très nette augmentation, et des affaires traitées et des arrestations de personnes ; les raisons invoquées quant à cette recrudescence proviennent de ce que les réseaux criminels se professionnalisent et utilisent une logistique et des moyens très sophistiqués. Une augmentation de 21% et 1 176 affaires sont indiqués au titre de la contrebande ; la valeur des marchandises saisies par les unités de la gendarmerie est de l'ordre de 3,4 milliards de dinars. Pour ce qui est de l'immigration clandestine, 49 affaires ont permis l'incarcération de 112 personnes d'origine tunisienne, nigérienne et marocaine. A El Taref, les gendarmes ont procédé à l'arrestation de 42 harragas, qui s'apprêtaient à prendre felouque. Le trafic et la falsification de monnaies et de documents sont en hausse. Enfin, pour se faire plus corsé, le bilan indique, au titre des atteintes à l'ordre public, 236 affaires pour attroupement, 123 autres pour des grèves et 322 pour arrêts de cours, soit en tout, 631 affaires avec une augmentation de 3%. L'on note une recrudescence des affaires de kidnapping, lesquelles s'élèvent à 53 délits et crimes commis. Les viols sont également en augmentation, avec un total de 725 affaires et 89 autres pour viol et inceste. Les violences à l'égard des femmes enregistrent 55 affaires pour coups et blessures commis, surtout, par les maris, alors que 15 autres relatives aux femmes ayant battu leurs maris sont signalées. Les femmes arrêtées pour agressions contre les personnes et les biens sont au nombre de 551, soit une importante augmentation de l'ordre de 14%. Pour atteinte aux mœurs, 250 femmes ont été arrêtées, ce qui totalise le chiffre de 859 femmes. L'analyse des chiffres et de la criminalité à l'Est du pays indique que la majorité des délits et crimes commis sont le fait de la gent masculine, avec 44% de personnes âgées entre 19 et 28 ans, et 34% âgées entre 29 et 34%. En tout état de cause, il ressort du bilan de la gendarmerie que la majorité des auteurs de ces crimes et délits utilisent la violence pour commettre leurs actes. Ils sont, pour la plupart, chômeurs et ont un niveau scolaire des plus bas.