Tenu au niveau de l'université de Sétif, le conclave, marqué par des interventions et un débat des plus constructifs, a regroupé les opérateurs économiques et les fonctionnaires des inspections douanières de Sétif, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj et Jijel sous la coupe de la direction de Sétif. Se montrant disposé à mettre tout en œuvre pour aider, soutenir et accompagner les exportateurs de cette importante région, disposant de deux ports et de trois aéroports, le directeur régional des Douanes, Mohamed Dahmani, estime que la nouvelle feuille de route de l'administration douanière est non seulement de se rapprocher des exportateurs, mais d'alléger au maximum les procédures de dédouanement des exportations. Appuyée par des textes, cette approche a, le moins qu'on puisse dire, réconforté les exportateurs. «L'institution douanière qui se montre disposée à procéder au contrôle, sur site, des produits à exporter, n'a jamais posé de problèmes aux exportateurs bloqués par les tracasseries de banque, de transport, d'assurance et autres. Pour booster nos exportations, on doit de prime abord installer un fret aérien qui est inexistant au niveau des trois aéroports de la région», soulignent de nombreux opérateurs qui ne manquent pas d'arguments. «La réussite de l'exportation ,qui n'est pas une mince affaire, dépend d'une importante et complémentaire chaîne. Pour que nous puisions nous installer dans des parties du continent qui ne sont pas acquises, on doit encourager la constitution de chambres de commerce et d'industrie mixtes dans les pays développant des relations économiques fortes avec notre pays, à l'instar des chambres mixtes présentes en Algérie. La présence des chambres de commerce et d'industrie (CCI) aux foires et salons nationaux et internationaux avec des exposants est indispensable. La mise en place d'un réseau de transport maritime, aérien et terrestre bien maillé vers les pays ciblés est une autre exigence. Le moment est venu pour faire de l'aéroport d'Alger un hub vers l'Afrique avec des lignes directes», révèle le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Sétif, Amar Seklouli. Le représentant du Forum des chefs d'entreprise à Bordj Bou Arréridj, Hocine Benhamadi, abonde dans le même sens : «Sans l'implication des banques dans les incidents d'exportation, notre commerce extérieur continue à vaciller. La création de banques spécialisées dans le commerce extérieur s'impose. On doit en outre encourager nos exportateurs par des mesures fiscales et parafiscales incitatives à toute entreprise contribuant à des entrées en devises. La mise en place d'un guichet est d'un grand secours pour nos exportations.» Profitant de l'opportunité, les exportateurs qui souhaitent l'implication de nos représentations diplomatiques afin de prospecter des marchés pour le placement du produit national, vont jusqu'à briser le tabou de la commission. «Pour diverses raisons, on doit trouver une solution au transbordement dans les ports marocains de Casablanca ou Tanger, des produits algériens destinés aux marchés africains. Il faut mettre un terme à la suspicion des banques à l'égard des échantillons offerts à titre gracieux. Sans la commission que nous devons impérativement institutionnaliser et porter sur un document officiel, le démarcheur ou le client d'Afrique ou d'ailleurs n'optera pas pour le produit algérien même s'il dispose d'un excellent rapport qualité-prix. Une telle mesure est l'autre soupape pour nos exportations…», précisent nos interlocuteurs qui ont osé dynamiter un verrou…