335 000 hectares de terres ont été emblavés cette saison, soit avec 20.000 hectares de plus destinés à l'intensification céréalière. Opération totalement achevée avec à la clef une livraison de pas moins de 100 000 quintaux de semences traitées. L'année écoulée, les circuits traditionnels (CCLS) avaient livré quelque 72 000 quintaux. A cela, il faudrait ajouter les agriculteurs qui ont utilisé leurs propres semences soit en recourant aux stations de semences à titre gracieux soit par l'achat sur leurs propres fonds de produits en usant de crédits auprès de la BADR-Banque. Au moins 1300 fellahs ont eu ainsi recours au crédit RFIG car jugé solvables. Jusque-là, fait savoir M. Abdelkader Mouci, directeur des services agricoles, 30 000 quintaux d'engrais ont été enlevés et l'opération continue pour les engrais de couverture. Notre interlocuteur, qui faisait le point de la situation de cette campagne labours-semailles, estime d'emblée que les objectifs ont été dépassés et, renchérit qu'à l'aune d'une pluviométrie exceptionnelle (350 mm à la mi-février), l'année agricole s'annonce sous de bons auspices pour peu que les organismes concernés doivent s'y mettre dès maintenant pour ne pas être pris au dépourvu. Par ces propos, notre locuteur, face à la saturation des capacités de stockage semble dire à ses pairs de l'OAIC et par conséquent aux responsables des coopératives de céréales qu'ils sont dans l'obligation de revoir fondamentalement les aires de réception des céréales. Pour avoir engrangé l'année dernière 2,7 millions de quintaux d'une production estimée à 4,8 millions, les surfaces se sont déjà avérées insuffisantes. Déglobalisation Nouveauté cette saison, c'est l'expérimentation sur 20 ha au niveau de la ferme pilote Si Abdelkrim de la technique dite du semis direct. Technique destinée à préserver la terre de l'érosion. Nonobstant le « rotage » accompli sur près de 15 000 ha dans le cadre du programme Hauts plateaux. Réalisé en zone céréalière, notamment au nord de la région, « le rotage » permet dit-on de multiplier par trois le rendement à l'hectare. Le secteur de l'agriculture sous l'ère du docteur Rachid Benaissa semble s'acheminer vers une nouvelle approche visant une politique de déglobalisation qui s'appuie sur des programmes concertés depuis la commune. C'est-à-dire à travers des plans élaborés localement tenant compte des spécificités de chacune des régions concernées. Déglobalisation, décentralisation sont des termes quelque peu nouveaux dans le monde agricole. Termes qui ne figurent même pas dans le lexique mais qui tendent, selon ses promoteurs à l'aune du quinquennal 2010/2014 à accroître la production par filière dans le cadre des contrats de performances. Bras séculiers de cette nouvelle politique, les différents soutiens étatiques mais aussi à travers l'implication des représentants locaux de différentes institutions, chambres et associations qui activent dans le domaine hydro agricole. Pour ce faire, des comités à l'échelle de la wilaya et des communes ont été installés. Tiaret, région céréalière mais qui continue de diversifier ses activités en plus des blés et de l'orge, privilégie les cultures maraichères. La pomme de terre, avec l'installation d'un laboratoire de semence à Sebaine en collaboration avec les Sud-Coréens, promet des perspectives heureuses.