Dans l'après-midi de vendredi dernier et pour trois jours, la foire flottante turque, Bluexpo, a élu domicile au port d'Alger avec la participation d'une centaine d'exposants. C'est à bord du navire Ankara que les sociétés turques de différents secteurs exposent leurs produits, notamment l'équipement industriel, le bâtiment, la fabrication de composants industriels, l'équipement sanitaire et hôtelier ainsi que la décoration. Cette manifestation permettra aux participants, selon ses organisateurs, de s'enquérir de visu des projets de partenariat mutuellement avantageux qu'ils peuvent concrétiser avec des opérateurs locaux. Pour les concepteurs de ce projet, le but est de permettre aux opérateurs qui prennent part à cette seconde édition de Bluexpo d'élargir leurs échanges commerciaux avec l'Afrique du Nord. Cette foire flottante se veut « un moyen de renforcement des relations économiques entre l'Algérie et la Turquie et un carrefour de contacts entre les opérateurs des deux pays », rapporte l'APS, citant, Ahmet Neçati Bigali, ambassadeur de Turquie à Alger, présent à l'inauguration officielle. Avant de jeter l'ancre au port d'Alger, Bluexpo, initié pour la première fois en 1926 par le leader turc Mustapha Kamel Ataturk, a déjà fait escales dans des ports de Turquie, de Grèce, d'Egypte, de Libye et de Tunisie. Notons que l'édition précédente, organisée en 2008, avait réuni une centaine d'entreprises turques d'équipement industriel et de bâtiments et quelque 3000 visiteurs, selon l'ambassadeur. Ce dernier a indiqué par ailleurs que le montant des investissements turcs en Algérie, estimés à 300 millions de dollars, demeure « insuffisant vu l'excellence des relations bilatérales traditionnelles ». Ces investissements sont concentrés dans le BTPH et l'agroalimentaire. Quelque 165 entreprises turques ont choisi de s'installer en Algérie. Le niveau des échanges commerciaux ne dépasse pas les 5 milliards de dollars. Les exportations de l'Algérie vers la Turquie sont constituées à 90% d'hydrocarbures, essentiellement de gaz, et les importations concernent les produits semi-finis, les équipements électroniques et les produits alimentaires. La Turquie table sur un niveau d'échanges de 10 milliards en 2010. Ce pays occupe déjà le rang de neuvième partenaire commercial de l'Algérie dans le monde et le premier au niveau africain. Depuis quelque temps, les responsables turcs et leurs représentants diplomatiques en Algérie n'ont de cesse d'interpeller Alger sur la nécessité d'amorcer des négociations pour la signature d'un accord de libre-échange entre les deux pays de nature à booster les investissements. La Turquie continue à revendiquer un meilleur traitement pour ses entreprises qui exportent en Algérie. Ces entreprises installées sur le marché national sont, d'après leurs dirigeants, soumises à des taxes douanières sur leurs marchandises à leur entrée sur le marché algérien trois fois supérieures à celles que payent les entreprises européennes. Pour l'instant, les autorités algériennes ne sont pas pressées de répondre à cette option, conditionnant la signature d'un tel accord à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).