L'unique marché de fruits et légumes de la ville d'El Milia, sis à la cité Boulatika, est devenu répugnant, non pas à cause des prix, mais en raison des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Dès qu'il pleut, il se transforme en véritable bourbier, en plus de ressembler à un dépotoir où s'entremêlent gadoue et ordures ; ce marché renvoie l'image d'une ville où la notion d'hygiène n'existe pas. Dans ce lieu, l'anarchie est totale, à telle enseigne que les poissonniers côtoient les vendeurs de volaille, qu'ils égorgent et déplument en plein air. Dans cet espace malsain, les émanations fétides semblent ne plus émouvoir les clients, visiblement ébranlés par la cherté des denrées. A notre question sur l'origine de cette puanteur, un vendeur de patates réplique que le ramassage d'ordures au niveau de ce marché n'a pas été effectué depuis un mois.