L'intersyndicale a tenu, hier, ses rassemblements régionaux prévus devant les sièges des wilayas de Batna, Ouargla, Blida et Oran pour exiger la prise en charge de ses revendications. «Malgré les mauvaises conditions climatiques, les travailleurs ont répondu présent. Ce qu'on a pu constater cette fois-ci, c'est qu'il n'y a pas eu de répression des services de sécurité. A Blida, les accès vers le siège de la wilaya ont certes été barricadés, mais le rassemblement s'est tenu normalement avec une prise de parole des syndicalistes», se réjouit Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des enseignants du secondaire et du technique (Snapeste). Reçue le 16 janvier dernier par le ministre du Travail Mohamed El Ghazi, l'intersyndicale, regroupant 14 syndicats de différents secteurs de la Fonction publique (éducation, santé, formation professionnelle, administration publique et agriculture), a décidé d'organiser des rassemblements régionaux pour réitérer les mêmes revendications (gel et retrait de la loi sur la retraite, discussion de l'avant-projet du code et détérioration du pouvoir d'achat). A ce jour, seule une synthèse de la rencontre a été remise aux participants à la réunion organisée par le ministère du Travail. «On nous a remis un résumé de la rencontre, mais rien de nouveau», signale le porte-parole du Snapeste. Les syndicats devront recevoir à partir de cette semaine une copie de l'avant-projet du code du travail. «Le ministère du Travail a désigné un coordinateur en la personne de l'inspecteur général du travail, Akli Berkati. Une copie de l'avant-projet du code nous sera remise individuellement sur un CD. L'intersyndicale aura tout le temps pour remettre ses propositions. Le ministre nous a signalé que le texte ne sera pas proposé à l'assemblée actuelle. Nous aurons tout notre temps pour le discuter», signale Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Le coordinateur du Snapeste, qui craint l'instauration d'un dialogue conjoncturel, estime qu'il faut une décision politique pour instaurer un «climat serein» entre les syndicats et le gouvernement. «Il ne faut pas de dialogue conjoncturel. En 2011, avec la pression due au Printemps arabe, nous avions été reçus par la commission Bensalah pour les réformes. Mais depuis, c'est l'exclusion et la diabolisation des syndicats», estime M. Meriane. L'intersyndicale demande à être associée à la prochaine tripartite qui devrait se tenir en mars prochain. «Nous demandons à prendre part aux travaux de la tripartite comme partenaires à part entière. Les syndicats qui ont démontré leur représentativité sont pour le dialogue», signale M. Amoura. L'intersyndicale se réunira samedi prochain (4 février) pour évaluer l'action d'hier, et décider, soutient M. Meriane, d'une «batterie de mesures» pour «répondre à la sourde oreille du gouvernement».