Après plusieurs séries de grèves cycliques et rassemblements menés depuis octobre dernier, les représentants des 14 syndicats qui protestent contre le nouveau texte organisant le système de retraite se prononceront sur plusieurs options qui se sont dégagées des consultations avec les bases respectives de ces formations. «Les dernières sorties sur le terrain ont eu pour effet de briser le mur de la peur et de montrer la force de mobilisation que possèdent les formations syndicales qui sont aujourd'hui prêtes à toutes les actions pour défendre les droits des travailleurs», estime Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) qui prendra part à cette rencontre. «Plusieurs options sont envisageables, à savoir une grève illimitée ou plusieurs jours de débrayage renouvelable ou encore des rassemblements. Tous les choix sont ouverts et c'est la majorité qui décidera», explique Boualem Amoura. «La base réclame un durcissement du ton face à cette injustice qui ne cesse de grignoter nos acquis», a-t-il ajouté. «Les travailleurs ne sont pas satisfaits de la tournure prise par les événements. L'adoption de textes impopulaires malgré la protestation de milliers de travailleurs concernés a accentué la colère. Nous l'avons tous constaté, les gens réclament aujourd'hui une action de protestation plus radicale, comme une grève illimitée mais seules les instances habilitées trancheront», souligne pour sa part Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). L'amendement introduit dans le nouveau texte régissant la retraite, accordant un sursis de deux ans pour l'abandon de la retraite anticipée «ne change rien à la situation», expliquent les deux syndicalistes. «L'aberration est de devoir cotiser durant 40 ans pour pouvoir prétendre à une retraite de 80% du salaire qui correspond à 32 ans de cotisations uniquement. C'est une injustice que les travailleurs ne sont pas près de laisser passer», argue M. Meriane, estimant que «les pouvoirs publics n'ont pas laissé d'autre choix aux représentants des travailleurs. Au lieu d'ouvrir les canaux du dialogue et de la négociation, le gouvernement a verrouillé toutes les issues. Seule la mobilisation changera la donne et fera sortir le dossier de la retraite et de l'érosion du pouvoir d'achat de cette impasse dans laquelle le gouvernement cherche à le maintenir». Les syndicats protestent contre la réforme de la retraite avec la suppression de la possibilité de départ en retraite sans condition d'âge après 32 ans de service. L'intersyndicale, qui réclame le retrait de ce texte qui vient d'être adopté par l'APN, revendique la participation des syndicats autonomes dans l'élaboration du nouveau code du travail ainsi que des mécanismes de protection du pouvoir d'achat davantage menacé par plusieurs dispositions de la loi de finances.