L'intersyndicale autonome de la Fonction publique a organisé, hier, des rassemblements dans quatre wilayas : à Blida, à Batna, à Ouargla comme à Oran, le pari a été réussi, de l'avis des syndicalistes. Malgré, donc, le dialogue amorcé par le gouvernement en direction des syndicats autonomes, autour du projet de code du travail, et malgré que la loi sur la retraite soit entrée en vigueur, la détermination de l'intersyndicale autonome à aller jusqu'au bout de son combat reste intacte. Les rassemblements auxquels a appelé ce collectif de douze syndicats se sont déroulés comme convenu et dans la sérénité, devant les sièges des wilayas concernés. Ce qui est déjà «un autre pari gagné pour l'intersyndicale», se félicite Dr Lyès Merabet. Le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), joint par nos soins, hier, a exprimé «la satisfaction» des membres de l'intersyndicale et ce malgré les conditions climatiques qui ne s'y prêtaient pas, en plus d'un dispositif sécuritaire impressionnant. Les participants aux rassemblements ont réitéré à travers leurs slogans, les points inscrits à la plate-forme de revendications, «contre la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens», «pour une participation à l'élaboration du nouveau code du travail» et «pour le retraite de la loi sur la retraite». Comme ils ont réitéré leur attachement au respect des libertés syndicales, explique M. Merabet, rappelant au passage, «les entraves» dressées aux différents syndicats, notamment «les cas de délégués licenciés abusivement et les syndicats qui attendent leur récépissé de dépôt de dossier d'enregistrement depuis des années comme pour le SAFAP». Tout en prenant acte de la démarche du gouvernement, les représentants de syndicats intervenus lors du rassemblement à Blida, «ont été unanimes pour dire que c'est insuffisant». Pour eux, les autorités doivent faire preuve de plus de démarches concrètes sur le terrain. Sur ce, le président du Snpsp estime que «de vraies négociations doivent être entamées autour du pouvoir d'achat des travailleurs», mais surtout il ne perd pas de vu que sur le dossier de la retraite, «une requête a été adressée au président de la république afin qu'il use de ses pouvoirs constitutionnels pour le gèle ou le retrait de la loi». Aussi, le Dr Merabet tient à insister sur la nécessité de faire participer les syndicats autonomes à la prochaine tripartite qui se teindra au mois de mars. Même son de cloche chez Boualem Amoura, secrétaire général du syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). «Ce dialogue, bien qu'il soit le bienvenu, est intervenu en retard et aujourd'hui, nous sommes plus que jamais déterminés à se battre pour la satisfaction de notre plate-forme de revendication, notamment le retrait de la loi sur le retraite», nous a-t-il déclaré. Et de mettre en garde que si les choses restent en l'état actuel, il y aura certainement un retour à l'action de terrain. «Une réunion se tiendra le 4 février prochain pour en définir le mode de protestation, si nous irons vers une grève cyclique ou une marche», précise M. Amoura. C'est dire que malgré les efforts du gouvernement en cette période qui précède la tenue des élections législatives, le bras de fer persiste et rien ne semble être gagné d'avance. Le risque de voir le front social s'embraser demeure.