Voilà une issue qui n'arrange pas les affaires du gouvernement. Les syndicats autonomes, appelés la veille de la grève qui sera observée demain et mardi, pour un dialogue sur le dossier de la retraite, ont boycotté la «mini-tripartite» qui devait se dérouler au ministère de l'Education en présence du ministre du Travail. La dernière carte du gouvernement afin de convaincre les syndicats à annuler leur appel à la grève, est tombée à l'eau. Réunis hier, le Cnapeste, l'Unpef, le Snapest, le Satef, le Snapap et le CLA ont décidé de «boycotter la réunion» tenue le matin au siège du département de Nouria Benghebrit, en présence de Mohamed El Ghazi, indiquent-ils dans un communiqué commun. «Au moment où nous sommes à la veille d'une grève générale nationale et alors que nous nous attendions à l'ouverture des portes du dialogue autour des revendications soumises par les syndicats de différents secteurs (…) voilà que le ministère de l'Education organise une séance de travail d'information et s'empresse à nous inviter pour une réunion similaire le 15 octobre 2016», dénoncent les signataires du communiqué, tout en rappelant les trois revendications énumérées dans les préavis de grève déposés par les membres de l'intersyndicale contre la réforme de la retraite. Il s'agit de «l'annulation de la décision prise lors de la tripartite et adoptée par le Conseil des ministres, portant suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge», «l'association des syndicats autonomes dans l'élaboration du projet de code du travail» et «la protection du pouvoir d'achat des fonctionnaires». Les six syndicats estiment que la réunion avait un cachet informatif et ne pouvait déboucher sur aucune décision concrète. «Il s'agissait d'une rencontre d'information que les pouvoirs publics ont voulu utiliser comme manœuvre pour tromper l'opinion publique et dire que les syndicats autonomes ont été associés au dialogue», dénonce Idir Achour, porte-parole du CLA. Joint hier, le syndicaliste ne va par trente-six chemins, accusant les autorités de «vouloir détruire l'union syndicale». «Manœuvre» Pour sa part, Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, s'est indigné du «mépris» affiché contre les syndicats autonomes, exclus de la dernière tripartite, estimant que la réunion d'hier «ne pouvait rien apporter de concret». D'autant plus que «les débats» autour du projet de loi portant réforme de la retraite, seront entamés aujourd'hui à l'APN. C'est dire l'impasse dans laquelle se trouve ce dossier qui défraye la chronique depuis plusieurs semaines. La grève nationale des 17 et 18 octobre, reconductible les 24 et 25 du même mois est donc maintenue, insistent les six syndicats autonomes de l'éducation, exprimant leur solidarité avec les décisions de l'intersyndicale qui comprend d'autres organisations de la santé, de l'enseignement supérieur et des transports, entre autres. Tout en appelant les travailleurs à «la mobilisation pour arracher les droits légitimes», les mêmes syndicats se disent «prêts à participer à un dialogue concret avec les véritables détenteurs du pouvoir de décision». En d'autres termes, «avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal», soutient Idir Achour. A signaler, enfin, que les 4 syndicats ayant pris part à la réunion d'hier, sont le SNTE, la Fnte (UGTA), le Snapap et les corps communs. Le représentant de ces derniers a annoncé, à l'occasion, son «retrait» de l'intersyndicale.