La célébration du Mawlid Ennabaoui a été, vendredi dernier, une nouvelle occasion pour les membres de l'association caritative Edhamir d'accomplir une autre action humanitaire en direction des personnes âgées et autres pensionnaires de la maison de repos Abdelkader Boukhroufa, de la localité d'El Djelloulia, dans la commune de Hamma Bouziane. Un repas copieux, préparé en famille, dans une ambiance festive et conviviale a fait chaud au cœur des gens privés d'affection familiale, qui veulent être traités comme des êtres humains« Nous avons tout fait pour que les pensionnaires, qui ont eu droit à des cadeaux, ressentent cette chaleur qui leur manque tant durant les fêtes religieuses », a confié Seloua Boumalek, présidente de l'association. Cette dernière, officiellement agréée le 24 juillet 2001, milite toujours pour une loi qui protègerait ces personnes vulnérables, victimes de l'ingratitude et de la maltraitance, et qui se retrouvent, malgré eux, jetés à la rue ou placés dans une maison de retraite. « Malgré des débuts difficiles, sans local ni subvention, les membres de l'association, dont la plupart sont de jeunes universitaires et des étudiants activant bénévolement et animés de la volonté de mener une action humanitaire envers cette frange de la société, ne se décourageront pas », dira notre interlocutrice. « A la maison d'El Djelloulia, nombreux sont les parents qui vivent une situation psychologique critique, car la plupart d'entre eux ont été totalement abandonnés par leurs enfants et restent toujours dans l'attente d'une visite inespérée, surtout durant les fêtes religieuses », a-t-elle noté. Des personnes âgées qui décèdent dans l'oubli, d'autres frôlant la dépression, c'est le lot quotidien dans un centre de retraite où la prise en charge matérielle et biologique ne suffit guère à faire oublier l'ingratitude. Pour sa présidente, l'association Edhamir, qui a souvent fait appel à la conscience des familles de ces personnes âgées, a tenté tant bien que mal de renouer le lien familial avec la collaboration de la direction de l'action sociale. « Ces gens ont besoin d'écoute et de réconfort moral. Un travail que nous essayons d'accomplir en toute fidélité », ajoutera-t-elle, évoquant des cas difficiles à décrire de vieilles femmes déposées devant le centre, sans papiers ni autre renseignement pour les identifier. Un acte inqualifiable mais qui demeure toujours impuni, au moment où l'abandon, pour différentes raisons, de l'enfant par ses parents est sévèrement réprimé par la loi. Pourtant, ladite loi prévoit, selon les juristes, des mesures à l'encontre des familles démissionnaires. A l'instar des dispositions du code pénal relatives à l'abandon des enfants par leurs parents, les droits des ascendants sur leurs progénitures sont garantis par la loi. Faute d'un débat sérieux, qui tarde encore à s'instaurer, les associations à caractère caritatif insistent sur une amélioration des conditions de séjour dans ces pensionnats où l'ambiance familiale manque cruellement.