Hasard du football, le technicien asturien a bénéficié d'un beau cadeau d'adieu puisque son Barça a doublé le Real Madrid à la faveur d'un match nul de l'équipe de Zinédine Zidane contre Las Palmas (3-3) marqué par l'exclusion méritée de l'attaquant madrilène Gareth Bale. L'histoire retiendra que le soir où le Barça (1er, 57 pts) a perdu son entraîneur, il a retrouvé une première place de Liga que le Real (2e, 56 pts, un match en moins) occupait sans discontinuer depuis octobre. La décision de Luis Enrique n'est pas vraiment une surprise, tant le technicien asturien, âgé de 46 ans, avait entretenu le doute sur l'issue de son contrat s'achevant en juin. Mais «Lucho», nommé en 2014, a justifié sa décision de partir par l'usure d'un poste extrêmement exposé. «La raison, c'est la manière dont je vis cette profession. Cela signifie pour moi très peu d'heures de repos et de déconnexion», a expliqué le technicien, prenant tout le monde de court en conférence de presse d'après-match. Age d'or Son choix peut-être été influencé par la déroute subie mi-février en huitièmes de finale aller de Ligue des champions à Paris (4-0), qui a fragilisé son statut sur le banc catalan même s'il reste un match retour à disputer mercredi prochain. En dépit de ce couac, Luis Enrique restera sans doute comme l'entraîneur qui a conduit le Barça vers «un nouvel âge d'or», selon les mots du défenseur catalan Gerard Piqué. Après les triomphes de l'ère Pep Guardiola (2008-2012), son prédécesseur et ami, «Lucho» a réveillé l'effectif barcelonais, décrochant huit titres sur dix possibles en deux saisons et demi, dont la C1 2015. Le Real Madrid, qui a perdu la tête à domicile contre Las Palmas. L'équipe de Zidane avait pourtant ouvert le score grâce à Isco (8e), mais Tana (10e) a aussitôt égalisé pour le club canarien. Et l'exclusion de Bale pour un coup de pied suivi d'un geste d'humeur sur un adversaire (47e) a permis à Las Palmas de prendre l'ascendant grâce à un penalty de Jonathan Viera (56e) puis un contre de Kevin-Prince Boateng (58e). Mais Cristiano Ronaldo a réduit le score sur penalty (86e) avant d'arracher de la tête un nul in extremis (89e) aux airs de moindre mal pour le Real.