Un vrai «Klassiker»? Dortmund occupe la 4e place du classement, à 15 points du leader Munich, mais les deux clubs sont historiquement les deux places fortes du football germanique. Par leurs budgets, leurs effectifs, leurs ambitions et le nombre de leurs supporters, ils écrasent le reste de la Bundesliga. Ils comptent dans leurs rangs les meilleurs et les plus spectaculaires joueurs du pays : les superstars Robben, Ribéry, Müller, Thiago ou Neuer côté bavarois, les pépites Dembélé ou Guerreiro côté Ruhr. Pour ne rien dire des deux hommes qui se rendent coup pour coup dans la lutte pour le titre de meilleur buteur du championnat: Aubameyang (25 buts) à Dortmund et Lewandowski (24) à Munich. Tous les deux se sont hissés en quarts de finale de Ligue des champions. Le Borussia sera opposé mardi à Monaco, dans un duel de clubs qui s'appuient sur la jeunesse. Le Bayern accueillera le Real Madrid mercredi, pour un sommet du football mondial. Dortmund miné par les blessures L'enjeu sportif n'est pas le même pour les deux formations. Pour Dortmund, l'objectif d'un podium – indispensable pour une qualification directe à la phase de poules de Ligue des champions – n'est pas acquis. Le Borussia est encore à un point d'Hoffenheim, et à cinq de Leipzig. Derrière en revanche le trou est fait. Le 5e Cologne est à dix points. Tout point perdu à Munich risque de coûter cher, mais l'entraîneur Thomas Tuchel va pourtant devoir renoncer à plusieurs joueurs-clé: Marco Reus finit de soigner une déchirure musculaire, et sera ménagé en prévision du match contre Monaco. L'attaquant international André Schürrle et le défenseur Erik Durm sont indisponibles, de même que la star Mario Götze qui a mis un terme à sa saison, victime de troubles du métabolisme. Julian Weigl (cuisse), le poumon du milieu de terrain, Shinji Kagawa (problèmes musculaires), de retour en forme récemment, et Lukasz Piszczek (cheville), titulaire indiscutable en défense, étaient vendredi encore incertains. Du coup, Tuchel ne met pas la pression sur son groupe : «Pour nous, c'est plus compliqué (que pour le Bayern, Ndlr) parce que nous rejouons déjà mardi. Je pense que le Bayern va aligner contre nous sa meilleure équipe», dit-il. Rummenigge appelle aux armes ! Le Bayern est leader du championnat, avec 10 points d'avance sur son dauphin Leipzig, à sept journées de la fin. Un faux-pas contre Dortmund ne serait pas dramatique. Psychologiquement en revanche, un revers après la défaite de mardi à Hoffenheim (0-1) ouvrirait probablement une crise de confiance dans un club où seule la victoire est «normale». Impensable à quatre jours de recevoir Madrid. «Indépendamment du classement, ce match est le grand classique du football allemand, le monde entier le regarde», martèle d'ailleurs le patron du Bayern Karl-Heinz Rummenigge, qui rappelle que le Bayern a devant lui deux matches contre Dortmund et deux contre le Real en moins de trois semaines. C'est maintenant que nous devons montrer sur le terrain cette qualité de jeu et de mental dont dépend la réussite, écrit-il dans le magazine du club: «Nous devons maintenant faire en sorte de vivre les plus belles semaines de l'année (…). Il y a longtemps que les matches cruciaux n'avaient pas été aussi condensés. J'espère que nous allons sortir victorieux de ces journées très chaudes.» L'entraîneur Carlo Ancelotti, qui gère son effectif depuis des mois en prévision des échéances du printemps, disposera de son effectif de stars au complet.