L'embellissement du boulevard de la RN16, opération déclenchée depuis quelques mois, n'arrête pas de révéler des anomalies dans la conception de certaines formes décoratives. Le nombre excessif des arcs de triomphe mal agencés, sans cachet architectural et érigés sans objectif, des murs, des façades construites sans raison et étendues vers le néant et plusieurs autres « corps étrangers » suscitent moult questions. La nouveauté est dans la position des deux lions sculptés, que le décorateur a voulu étendus sur le sol et presque dormants. Le lion, qui a accompagné l'histoire millénaire de Souk Ahras, est omniprésent dans la mémoire collective et dans la majorité des contes de la région en symbolisant encore les vertus des habitants de cette partie du pays, donne l'impression d'avoir tiré sa révérence. Simple fait de hasard ou mégarde ? Ne nous privons pas de faire, toutefois, une lecture savante de la chose. Ibn El Moukafaâ, le célèbre écrivain arabe auteur de « Kalila wa dimna », déroutait ses détracteurs, parmi les courtiers du palais royal, par une technique avancée pour son époque. Il faisait parler des animaux au lieu du peuple pour s'exprimer sur un bon nombre de problèmes d'ordre politique.