La première lauréate de la quatrième édition du prix Abdelhamid Benzine est la journaliste Nouria Bourihane du quotidien Le temps d'Algérie. La distinction récompense un retour sur les événements de Berriane. Le reportage apprécié par le jury pour sa qualité et le respect des règles professionnelles du journalisme donne à voir dans des termes clairs, en faisant témoigner la population et des acteurs politiques et administratifs locaux, la situation socio-politique et économique de la ville une année après le retour au calme. Le deuxième prix est revenu à Lamia Tagzout d'El Watan Week-end pour un reportage sur la scolarisation des enfants nomades des hautes steppes de l'Ouest algérien. Il s'agit d'un travail courageux et difficile à mener au vu des distances et des contraintes sociologiques qui n'ont pas dissuadé la journaliste d'aller battre routes et pistes à la recherche des acteurs de son reportage. Le prix spécial du jury a été attribué à Cherif Mameri de la télévision tamazight de la Chaîne IV qui dépend de l'ENTV. Mameri, qui est également enseignant universitaire, a effectué un travail appréciable, notamment entre 1991 et 1996 pour faire de la langue amazighe un outil linguistique fonctionnel. La cérémonie de remise des prix, organisée par l'association des amis de Abdelhamid Benzine a eu lieu hier à la salle Frantz Fanon de Riadh El Feth (Alger), a été présidée par Belkacem Mostefaoui et Ahcène Djaballah, tous deux enseignants universitaires connus, de l'Ecole supérieure de journalisme. Les enseignants, tous deux membres de l'association et du jury, ont dans des interventions, qui se sont complétées, évoqué les « chemins » d'une vie bien remplie et riche de combats divers menés durant une quarantaine d'années par Abdelhamid Benzine. Les deux intervenants restitueront ensuite la place qu'a occupée Alger républicain après l'indépendance et le rôle qu'a joué son directeur Benzine de 1989, date de sa réapparition (il a disparu après le coup d'Etat de 1965) jusqu'à la moitié des années 1990. La cérémonie a été également une occasion pour présenter les actes du colloque « Alger républicain face à la libéralisation de la presse algérienne », publié par l'association (et non par les éditions Casbah comme nous l'avons rapporté hier par erreur) avec le concours du quotidien Liberté. Cette rencontre agréable et conviviale sur une belle note de fraîcheur apportée par le jeune peintre Mehdi Djellil, qui a expliqué comment, à partir de la lecture du livre Le camp de Abdelhamid Benzine, des souffrances et des combats qui y étaient décrits et également de l'observation du quotidien des Algériens, il réfléchissait sa peinture avant d'arriver au moment créatif. Ses peintures exposées durant la cérémonie livrent, dans un style parfois très incisif, sa vision critique de la société algérienne actuelle.