La première édition du prix Omar Ouartilène « Dame de l'année » s'est tenue, hier, à l'occasion de cette journée hautement symbolique qu'est le 8 mars, Journée internationale de la femme. Mme Zakia Ouartilène, veuve du regretté Omar, et secrétaire générale du prix international d'El Khabar, a remis lors d'une cérémonie pleine d'émotions et haute en couleurs, cette distinction à « des femmes dont le parcours exceptionnel incarne l'Algérie qui avance ». Et les dames de cette année 2010 ne sont pas des moindres : Jacqueline Guerroudj, Lucette Hadj Ali, Annie Sterner, Eliette Loup, Yvette Maillot. Ces Algériennes d'origine européenne ont choisi, au péril de leur vie, de se battre pour une Algérie indépendante, libérée du joug colonial. Et que d'émouvantes retrouvailles lors de cette cérémonie ! Une pléiade de moudjahidate, entre autres Djamila Bouhired, Fatma Ouzegane ou encore Louiza Ighil Ahriz, étaient présentes afin d'accueillir comme il se doit les cinq lauréates, dans de chaleureuses étreintes, de longues embrassades baignées de larmes d'émotion et de joie, et d'énergiques youyous. Des pas de danse ont même été esquissés par les héroïnes algériennes et européennes, enlacées et unies, femmes et sœurs de combat avant tout, en dépit de leurs différences. Car l'attribution de ce prix tend à rappeler l'universalité de la cause algérienne, qui loin de tout clivage ou notion religieuse, d'origine ou d'extraction, était avant tout un combat pour un idéal. Et il l'est toujours. Ces femmes ont d'ailleurs poursuivi leur militantisme pour une Algérie républicaine et démocratique, des années après que le pays eut accédé à l'indépendance. Elles ont été de toutes les luttes citoyennes et féminines. Après avoir combattu l'oppresseur français, ces femmes-courage ont milité, côte à côte avec leurs sœurs, contre d'autres formes d'oppression, qui ont voulu et veulent toujours faire reculer l'Algérie et la plonger dans l'obscurantisme. Les lauréates, fières de cet honneur, et émues jusqu'aux larmes, se sont toutefois, comble de l'humilité, « avoué gênées ». « Ce prix revient aussi et surtout à toutes les anonymes, les inconnues, aux côtés desquelles nous nous sommes battues. Toutes celles qui ont combattu et qui combattent toujours… », ont-elles déclaré.