Examiné par les chefs d'Etat et de gouvernement africains, réunis deux jours durant dans la capitale éthiopienne, l'envoi de cette mission dans les territoires occupés du Sahara occidental, inscrite dans le rapport de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, a été adopté, confirmant ainsi l'engagement de l'organisation panafricaine en faveur de la cause sahraouie. Au terme de la séance de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA préparatoire du 29e sommet africain et dont les travaux ont été clôturés dimanche dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères ont adopté le rapport de cette Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, faisant face ainsi aux tentatives marocaines de bloquer cette résolution. «Impasse» Lors de son intervention à l'ouverture, lundi, des travaux du 29e sommet, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, s'est dit préoccupé par l'impasse actuelle concernant le conflit au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. «Bien que nous nous félicitons de la baisse des tensions autour d'Al Guerguerat au Sahara occidental, de la nomination d'un nouveau représentant personnel du secrétaire général des Nations unies et de son intention de lancer une nouvelle initiative de règlement pacifique du conflit, nous restons préoccupés par l'impasse actuelle», a déclaré Moussa Faki lors de ce 29e sommet de l'UA dont les travaux ont été clôturés hier. «Nous espérons que la présence des deux parties (le Maroc et la République sahraouie) comme membres de notre Union facilitera une solution consensuelle, conforme à la légalité internationale, qui garantira le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a-t-il ajouté, soutenant que «les questions de paix et de sécurité continuent de nous préoccuper au plus haut point». La veille, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré en marge des travaux du Conseil exécutif de l'UA que le Maroc a échoué dans sa tentative d'enlever des paragraphes dans les rapports de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Il a indiqué que cette mission est mandatée, sur décision du Conseil exécutif, de faire un rapport et une évaluation sur la question des droits de l'homme dans les territoires occupés, rappelant dans ce cadre que la commission africaine des droits de l'homme et des peuples a déjà fait un rapport en 2013 sur le Sahara occidental. «Cette commission a ainsi visité les territoires libérés et les camps de réfugiés», a-t-il dit, dénonçant, toutefois, «le refus à deux reprises par le Maroc de permettre à la commission africaine de visiter les territoires occupés». Le responsable sahraoui a indiqué que le Maroc, devenu membre de l'UA depuis janvier dernier, «doit se conformer à l'acte constitutif de l'UA qu'il a ratifié et qui lui interdit d'occuper un autre Etat membre». De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyeama, dont le pays a été mandaté par le Conseil pour mener une médiation entre le Maroc et la République sahraouie sur cette question, a qualifié cette médiation de «succès». Le succès de cette médiation «va renforcer le rôle de l'UA dans sa contribution au règlement du conflit», a-t-il dit. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale des Nations unies portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé par le Maroc depuis 1975, soutenu par la France.