«La préservation de l'environnement et la promotion de la culture font partie des piliers de notre association», explique Farid Adjoud, président d'Axxam n-dda Ali (Maison d'Ali), une association culturelle de la commune de Tizi Rached, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Implantée au milieu d'une forêt à l'entrée est de Tizi Rached, la Maison d'Ali, recouverte de roses et de plantes de différentes sortes, garde en elle cet esprit culturel fédérateur et rassembleur. Convoitée par des artistes de tout bord et de différents continents, dont l'Europe et l'Afrique, elle devient en deux années seulement la destination qui fait rêver surtout les artistes qui s'inscrivent dans la culture populaire. Aujourd'hui, l'association Axxam n-dda Ali propose des formations en langue française aux adultes des deux sexes et aux vieux et vieilles du village, des cours de soutien en arabe, math et en anglais pour les élèves de tous les niveaux scolaires, des cours de théâtre, de musique, de tissage traditionnel, d'art plastique, de dessin et possède une chorale avec un potentiel juvénile formidable. A l'intérieur de la maison, tout est fabriqué à base d'objets de récupération par les jeunes de l'association. L'ambiance est toujours au rendez-vous. Plusieurs festivités et actions thématiques sont organisées dans la cour de la maison et rassemblent comme à chaque reprise les villageois des deux sexes et de tous les âges. Cette fois-ci, Axxam n-dda Ali se lance dans une grande opération de nettoyage. L'objectif visé est Yakouren, cette belle forêt de la commune de Yakouren et de la daïra d'Azzazga, un coin mythique et touristique qui ne cesse malheureusement de se dégrader au fil des années. L'opération est prévue les 14 et 15 juillet prochains et verra la participation de quatre communes : Tizi Rached, Yakouren, Azzazga et Freha. Cette forêt, qui compte entre autres une espèce de singes d'Afrique du Nord, souffre elle aussi de la dégradation de l'environnement : jets de bouteilles, canettes de bière, détritus en tout genre… et ne demande qu'à être sauvée. Environnement La rencontre des deux Franco-algériens, Farid Adjoud et Amar Adjili, a permis la naissance d'un tel projet tant attendu par la population locale. Le premier est un homme de culture, plasticien de son état, issu de l'Ecole des beaux-arts de Paris, et l'autre, connu sous le nom M. environnement sur les réseaux sociaux, initiateur du projet «Algérie éco-responsable», est devenu la star du combat pour la préservation de la nature pour ses nombreuses opérations de nettoyage initiées dans différentes régions du pays. L'équipe est renforcée par des personnes dévouées de Tizi Rached, on peut citer parmi elles le président de son comité, Youcef Adjoud, Hakim Baïk, entrepreneur et amoureux de la nature, Lamara Zdek, un artiste de la région et enseignant au sein de l'association, sans oublier la jeune artiste Lydia Laissaoui, formatrice dans le tissage traditionnel à Axxam n-dda Ali. «Nous sommes en train de préparer toute la logistique et finaliser l'établissement des derniers préparatifs. Nous espérons qu'il y aura beaucoup de monde pour nous aider à réussir l'action. Et nous souhaitons par la même occasion ancrer chez les gens l'esprit de la préservation de l'environnement qui devient primordial vu l'état dans lequel se trouvent nos forêts et nos villages. C'est important pour nous, pour les villageois et les futures générations», insiste Farid Adjoud. Depuis quelques semaines, les membres de l'association Axxam n-dda Ali redoublent d'efforts entre les campagnes de sensibilisation des villages environnants, l'affichage public et les rencontres de proximité. Les tracas administratifs sont également à prendre en considération. Ces derniers espèrent qu'il y aura la présence de la police er des pompiers afin d'assurer le bon déroulement de l'opération. Djurdjura Les membres de l'association Axxam n-dda Ali préparent aussi le festival national de la figue sèche qu'ils comptent organiser à Tizi Rached du 24 au 26 août prochain. L'association sera aussi présente au festival populaire et solidaire Raconte-Arts qui sera organisé cette fois-ci à Ath Ouabane, au pied du Djurdjua du 24 au 31 juillet. Un programme riche, à l'image de l'association et de son esprit. L'histoire de sa création remonte à 2012. De retour de France pour des vacances, Farid Adjoud, passionné par les maisons anciennes, décide de réaliser un film-reportage sur ces nombreuses maisons abandonnées de son village. Il tombe sur cette maison qui abrite aujourd'hui son association et apprend qu'elle appartient à un certain Ali, d'où son nom, qui s'est établi en France avant de partir pour les Etats-Unis. Farid lui rend visite dans le pays de l'oncle Sam et obtient son accord pour son exploitation au service de la culture et du village. «Elle est construite depuis plus de 30 ans et n'a jamais été habitée. Sa rénovation et son nettoyage nous ont pris deux ans. Elle est aujourd'hui au service de la culture humaine et universelle et c'est ce qui nous rend le plus heureux», témoignent Youcef et Hakim. Amar Adjili ne cesse de multiplier les appels à participation à travers sa page Facebook très suivie. Farid Adjoud et son équipe assurent qu'ils mettront tous les moyens dont dispose leur association au service des bénévoles et de la réussite de l'action. Un rendez-vous attendu, qui aura pour seul slogan : «La préservation de l'environnement est l'affaire de tous», lance les membres d'Axxam n-dda Ali.