Les hammams traditionnels ou bain collectifs qui remontent à l'époque ottomane ont toujours la cote à Médéa, où leur fréquentation peut se faire à répétition pendant la même semaine. Pour un Médéen, rien ne vaut un bon bain à la manière d'autrefois, surtout lorsqu'il fait froid, pour se débarrasser des contractures, des lourdeurs et de tous le stress engendré par les aléas de la vie quotidienne. Les habitués de ces endroits préfèrent les vieux hammams, malgré leur vétusté, aux récents, trop spacieux, car le charme vient justement de l'ancienne sorra, érigée au milieu de la salle de bains. C'est d'ailleurs sur la plateforme du grand bassin que se retrouvent les dos fatigués et endoloris des plus âgés. Certains mettent à l'épreuve leur résistance à la chaleur en passant plusieurs heures au sein de beyt sokhoune (la chambre chaude). Après avoir exposé son corps un bon moment à la chaleur, le client est disposé à recevoir un extraordinaire massage des mains habiles du moutchou (masseur traditionnel). Au terme de cette cure à la kassa (gant), on ressent par la suite le bienfait et tout le secret d'un bon bain au hammam d'autrefois. Si les soirées tard dans la nuit sont réservées exclusivement aux hommes, les journées, le hammam est la destination privilégiée des femmes. Aussi, lorsque les familles médéennes reçoivent des invités venus de régions lointaines, elles n'hésitent pas à les accompagner au hammam, signe d'hospitalité et de considération envers leurs hôtes.