Quarante ans après la décision des pouvoirs publics de réaliser des stades olympiques dans les régions promues au rang de wilaya en 1974, celui de Jijel demeure avidement attendu par la communauté sportive, qui désire voir ce chantier sans fin jouer sa note finale. Plus encore, au lieu d'avancer au moment où presque tout le monde veut se mettre au gazon naturel, ici on recule. A ce retard immense pour livrer au monde sportif une infrastructure de cette importance – qui n'a servi que durant la période allant de 2005 à 2011 – s'ajoute aujourd'hui une décision qui a refroidi plus d'un. En effet, pour une raison qui demeure incompréhensible, les autorités sont en train d'enlever le gazon naturel pour le remplacer par un gazon synthétique. Un comble pour l'une des régions les plus arrosées du pays ! Ainsi, au moment où certains pensaient que la région pourrait même accueillir une pépinière de gazon pour les besoins des stades de l'intérieur du pays, une décision est venue pour interdire à jamais l'accueil de toute compétition, notamment d'athlétisme, puisqu'aucun lancer (disque, javelot, marteau et poids) ne peut être effectué sur le gazon synthétique qui sera abîmé. En premier lieu, c'est toute la terre végétale et les installations de drainage existantes pour le gazon naturel qui sont irrémédiablement perdues. Lancé au printemps par la direction de l'administration locale de la wilaya, le projet a démarré au début du mois juillet, avec une enveloppe de 68 millions de dinars. Le marché a été octroyé à l'entreprise IRS Deriche, pour 54,51 millions de dinars et un délai de 3 mois. D'autres travaux devraient concerner par ailleurs la réhabilitation de la charpente métallique et le revêtement de la piste d'athlétisme. Au début de l'histoire de ce chantier quarantenaire, la tutelle avait inscrit une opération portant «Etude, réalisation et équipement d'un office du parc omnisports de wilaya (OPOW)» comprenant un stade, un terrain de réplique, une salle omnisports, une piscine, des aires de jeu, ainsi qu'une administration et des logements de fonction. Un terrain de 14 hectares, propriété privée, avait été choisi au lieudit Rabta et les études ont été confiées à un bureau d'études hongrois, celui-là même qui a conçu le stade du 5 Juillet. Une fois les études achevées et le bureau d'études réglé, le projet entrera dans une longue agonie. Finalement, le choix du premier terrain, où pullulent actuellement des habitations, sera abandonné et un autre de 10 hectares à Bourmel et se trouvant sur l'oued Moutas, à l'ouest de la ville, est retenu ! Le premier plan est lui aussi oublié pour se tourner vers l'étude standardisée des stades de 10 000 places confiée par le ministère au Centre national des infrastructures culturelles (CNIC). Doté d'une autorisation de programme de 24,25 millions de dinars et après une adaptation au sol –qui aurait pu concerner le premier plan (!)– confiée au BET SETA, et les travaux confiés à l'entreprise publique EPBTP. Le gazon naturel est réalisé par l'entreprise publique Emivar, de Sétif. Après la dissolution de l'EPBTP, les travaux sont confiés à l'entreprise Saïdi pour achever la tribune couverte de 5400 places. Viendra après la piste d'athlétisme, avant que le stade ne soit homologué pour accueillir des compétitions footballistiques officielles en 2005. Le 1er match comptant pour le championnat inter-régions mettra aux prises le CRB El-Milia à l'équipe de Beni T'Hour. Entre-temps, décision a été prise pour une extension à 20 000 places avant qu'une décision ne soit ordonnée par le président Abdelaziz Bouteflika, lors d'une visite dans la wilaya de Jijel au début des années 2000, pour porter la capacité du stade à 40 000 places. A partir de 2010, des pylônes électriques pour l'éclairage nocturne sont posés ainsi qu'un tableau électronique vidéo (LED). Dès 2012, les 40 000 places des tribunes sont réceptionnées. Malheureusement toutes ces réalisations ne profitent pas encore pleinement aux clubs sportifs. Les abords du stade nécessitent encore beaucoup d'aménagements et le mauvais souvenir des intempéries de 2012 sont toujours dans les mémoires, lorsque l'oued Moutas était sorti des galeries aménagées pour charrier tout ce qu'il trouvait sur son passage jusqu'à la route nationale. Reste à espérer que ces quarante années d'attente -entrecoupées d'un intermède de 6 ans -s'arrêtent définitivement et que le stade soit fonctionnel et prêt à accueillir le maximum de supporters, astreints jusque-là à se serrer au stade colonel Amirouche. Quand le stade commandant Hocine Rouibah de Jijel sera-t-il fonctionnel ?