Le dinar débute la semaine avec un nouveau plus bas historique face à l'euro. La monnaie nationale s'est à nouveau dépréciée. La valeur de l'euro est de 126,86 DA à l'achat et de 134,63 DA à la vente, une cotation valable depuis le dimanche 13 août jusqu'à la fin de la semaine. Comparativement aux cotations de la semaine dernière, la valeur du dinar a connu une nouvelle érosion, puisque la valeur de la monnaie unique était de 126,83 DA à l'achat et de 134,61 DA à la vente. Depuis quelques semaines déjà, le dinar ne parvenait pas à se redresser face à un euro en bonne santé. La monnaie nationale n'était pas non plus mieux orientée contre le dollar américain puisque sur le marché interbancaire de change la valeur du dollar est fixée à 107,97 DA à l'achat et à 114,56 DA à la vente. Durant la semaine allant du 6 au 12 août, la valeur du billet vert était fixée à 106,85 DA à l'achat et à 113,37 DA à la vente. En variation mensuelle, la valeur du dinar évoluait en baisse ; un dollar s'échangeait contre 106,52 DA à l'achat et 113,03 DA à la vente il y a un mois, alors qu'un euro valait 121,60 DA à l'achat et 129,06 DA à la vente. Il y a une année (du 14 au 20 août 2016), la valeur du dollar était fixée à 108,17 DA à l'achat et à 114,77 DA à la vente, tandis que la valeur de l'euro était de 120,67 DA à l'achat et de 128,05 DA à la vente. Le contexte budgétaire toujours tendu, marqué ces derniers mois par les tentatives d'ajustement de la balance des paiements, a incité les responsables de la Banque centrale à jouer sur les parités dinar-euro et dinar-dollar pour réduire l'impact du choc externe sur les fondamentaux de l'économie. En termes plus simples, le taux de change sert d'un outil de politique monétaire par lequel la Banque d'Algérie intervient pour fixer le cap budgétaire. Depuis plusieurs mois déjà, la valeur du dinar a été dépréciée pour accompagner les mesures d'ajustement de la balance des paiements, de réduction des importations et de préservation des recettes de la fiscalité pétrolière libellées en dinar. Signe de cet usage fréquent du taux de change comme un amortisseur du choc externe, la valeur du dollar était de 78 DA en juin 2014, date de l'amorce d'une si longue dégringolade des cours pétroliers, de 87 DA à fin décembre de la même année et de 114,56 DA cette semaine. Quant à l'euro, sa valeur tournait autour de 107 DA en juin 2014 avant de chuter à 106 DA à la fin de la même année, contre près de 135 DA aujourd'hui. Plusieurs fois donc, la Banque centrale a dû intervenir pour baisser la valeur du dinar lorsque celle-ci est passée au-delà du prix d'équilibre de son modèle. Sur fond de tension sur le budget et des indicateurs macroéconomiques, la Banque centrale tentait depuis 2015 par le moyen de mesures monétaires d'absorber, en partie, les conséquences de la chute des prix du pétrole sur les fondamentaux de l'économie. La flexibilité du cours du dinar sur le marché interbancaire de change en est une mesure. La dépréciation du dinar face à l'euro ces dernières semaines peut s'expliquer aussi par la bonne santé de la monnaie européenne. Elle a atteint la semaine dernière un record depuis janvier 2015 contre le billet vert américain, à plus de 1,19 dollar. Au cours des mois qui ont suivi ce qui était au départ une chute conjoncturelle des cours du brut, les fondamentaux de l'économie du pays ont nettement baissé, ce qui a incité la Banque centrale à corriger le dinar qui était alors surévalué. Sur le marché informel des devises, reconnu comme illégal mais toléré du fait qu'il constitue une offre de compensation, le dinar a fortement dévissé face aux principales devises ; un euro vaut 193 DA, tandis que la valeur du billet vert est de 164 DA. La forte dépréciation du dinar de ces trois dernières années a favorisé le phénomène de la thésaurisation et les devises refuges.