Cette semaine, sur le marché interbancaire des changes, la monnaie nationale se dépréciait face au dollar et s'était légèrement appréciée face à la monnaie européenne. Depuis dimanche, la valeur du dollar est fixée à 113,78 DA à l`achat et 120,73 DA à la vente, tandis que la valeur de l'euro est de 133,62 DA à l'achat et 141,81 DA à la vente. En variation hebdomadaire, les cotations de cette semaine, comparées à celles de la semaine dernière allant du 3 au 9 décembre 2017, lèvent le voile sur la nouvelle décote du dinar face au dollar et une légère appréciation face à l'euro. En effet, la valeur du billet vert était fixée à 113,16 DA à l`achat et 120,07 DA à la vente durant la semaine allant du 3 au 9 décembre, alors que la valeur de la monnaie unique était de 134,49 DA à l'achat et 142,73 DA à la vente. Il y a une année (du 11 au 17 décembre 2016), la valeur du dollar était fixée à 109,12 DA à l'achat et 115,78 DA à la vente, alors que la valeur de l'euro était de 115,84 DA à l'achat et 122,93 DA à la vente. Il n'y a pas eu cette semaine de nouvelle baisse consécutive pour la parité dinar/euro, mais la monnaie nationale a repris plutôt son recul face au dollar après plusieurs semaines de stabilité. Ces tendances sont probablement la résultante d'un nouvel ajustement de la Banque centrale, puisque sur les marchés internationaux, le dollar et l'euro se neutralisaient parfaitement depuis le début de la semaine, évoluant en variations très réduites. Plusieurs arguments tirent le dinar vers le bas depuis juin 2014, date de l'amorce sur le marché pétrolier d'une longue et nuisible décote des cours. Depuis cette date, la Banque d'Algérie crie à qui veut l'entendre que ses interventions sur le marché interbancaire des changes s'inscrivent dans un objectif stratégique : celui «de prévenir toute appréciation du taux de change effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme». En termes plus simples, le taux de change a joué un rôle d'amortisseur de chocs externes ; par sa flexibilité soutenue, la Banque centrale tentait d'absorber un tant soit peu l'effet de la chute des prix du pétrole sur les fondamentaux. C'est un secret de Polichinelle que de dire qu'un dinar surévalué serait nuisible à l'économie du pays, puisqu'il subventionne les importations au détriment de la production nationale et de fait diminue les recettes en dinars de la fiscalité pétrolière. C'est pourquoi, depuis juin 2014, conséquemment à la dégringolade des cours du brut sur le marché mondial, la Banque centrale ne se lasse pas de sortir ses calculettes et tenter des ajustements en fonction de l'évolution des fondamentaux et du cap budgétaire que se fixe le gouvernement. Résultat des courses, le dinar a fortement décroché face aux principales devises depuis juin 2014 ; un dollar valait en moyenne 78 DA à fin juin 2014, 87 DA à fin décembre de la même année, contre 120 DA cette semaine. L'euro est passé, quant à lui, de 107 DA à fin juin 2014 à 106 DA à fin décembre de la même année, contre près de 142 DA cette semaine. C'est dire toute l'ampleur de cette dépréciation que subit la monnaie nationale depuis juin 2014. Les analystes doutent que le dinar puisse se redresser face aux principales devises tant que les fondamentaux de l'économie, très dépendants de la cotation du brent, ne connaissent pas une tendance à la hausse.