La semaine nationale de la recherche scientifique a été inaugurée hier à l'Université des sciences et de la technologies Houari Boumediène (USTHB). Organisée par la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique, cette manifestation est consacrée aux thèmes des mathématiques et leur application. Selon le recteur de l'USTHB, il s'agit avant tout « d'une contribution afin de rendre plus visible l'effort national de recherche et scruter les tendances actuelles dans le monde qui nous permettent de nous positionner ». Pour Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, la recherche est sur la bonne voie. « Les enseignants s'impliquent davantage dans l'acte de recherche, il y a plus de 780 laboratoires de recherche dans les universités algériennes. Un très grand nombre d'enseignants chercheurs seront mobilisés bientôt par les 34 programmes nationaux de recherches (PNR). Plusieurs journées de démonstration ont été organisées pour célébrer l'innovation et le transfert de technologie, et pour montrer que la recherche n'est plus cette activité ésotérique enfermée dans les universités et les ouvrages, elle se décline bien au contraire dans des applications concrètes et utiles pour la société », souligne-t-il dans un document. Il a indiqué en outre qu'environ 2500 brevets d'invention ont été enregistrés dans les différents domaines de la recherche depuis le lancement du plan directeur de la recherche scientifique. Selon les chiffres officiels, 3000 jeunes chercheurs bénéficieront de la formation doctorale à l'horizon 2012. Le nombre actuel de chercheurs permanents est de 1200 chercheurs travaillant dans 19 centres de recherche. Mais force est de reconnaître que les résultats obtenus à ce jour restent en deçà des aspirations. L'élan déjà pris dans ce domaine doit être accéléré. Les universités, qui ont accumulé un savoir-faire scientifique appréciable, souhaitent valoriser et investir cette recherche sur le plan pratique, ciblant les problèmes technologiques, économiques ou humains inhérents à la société algérienne. En fait, l'Algérie essaye de s'appliquer pour accorder une importance à la recherche scientifique et au développement technologique, mais elle n'y arrive pas encore pour diverses raisons. Citons les plus importantes : la recherche scientifique n'a pas obtenu une priorité stratégique, l'inexistence de couverture financière suffisante pour le financement des centres scientifiques et de conditions pour une stabilité des chercheurs algériens, l'absence de suivi des activités de recherche dans les laboratoires scientifiques, le manque de privilèges et d'augmentations en plus des bas salaires des chercheurs et l'inexistence de la motivation morale. Plus qu'un vœu, la recherche scientifique en Algérie doit impérativement engendrer des retombées immédiates avec des impacts tangibles sur les secteurs socioéconomiques, mettre en évidence les exposants au Salon de l'innovation inauguré à l'USTHB. La problématique générale au-delà de l'état des lieux est de poser la question du déficit d'impact de la recherche sur notre société. A quoi cela est dû ? Les avis divergent : il y a ceux qui l'imputent aux mutations rapides que traversent notre société et ceux qui évoquent un certain scepticisme envers l'expertise algérienne et à l'absence de forums pour les débats d'idées au sein et hors de l'université.