Le seizième anniversaire de l'assassinat du dramaturge algérien Abdelkader Alloula a été commémoré hier au théâtre d'Oran qui porte son nom depuis sa disparition tragique le 14 mars 1994. Les activités artistiques et culturelles, qui se sont déroulées sans relâche de dix heures jusqu'à dix-huit heures, ont été marquées notamment par une lecture dramatique en langue tamazigh de la pièce « Etoufah », pièce écrite en 1990 par le défunt qui l'a dédiée à son ami le comédien Blaha. La pièce, qui a été présentée dans sa langue initiale hier à 17 heures dans le cadre de cette même commémoration par la troupe « triangle ouvert », a été traduite en langue tamazigh par Samir Zemmouri, un jeune comédien stagiaire du TRO et ex-sociétaire de la troupe TTO de Mohamed Mihoubi. Selon le directeur de cette institution, il est fort probable que la pièce sera produite par le TRO au début de l'année prochaine dans cette langue et il n'est pas exclu qu'elle sera interprétée par trois comédiens ne connaissant pas pour le moment la langue tamazigh et cela n'est pas une nouveauté car l'expérience a été déjà faite par le défunt Kateb Yassine lorsqu'il a écrit, dans les années 1980, la « Kahina » en langue tamazigh et l'a fait jouer par la comédienne Fadila Assous qui ne connaissait pas un mot en tamazigh avant son interprétation de la pièce. Il faut signaler enfin qu'un film retraçant la vie du défunt Abdelkader Alloula a été présenté au cours de cette même journée commémorative à laquelle ont pris part ses anciens amis et collaborateurs, son épouse et les représentants du centre culturel français.