Les programmes de logements sociaux sont loin de répondre à une demande qui ne cesse de s'accroître. Plus de 3000 demandes de relogement dorment dans les tiroirs de l'APC de Souidania, à l'ouest d'Alger. Les programmes de logements sociaux, relativement maigres, attribués à cette municipalité, sont loin de répondre à une demande qui ne cesse de s'accroître. Entre bidonvilles et habitats précaires et/ou vétustes, l'Assemblée locale se trouve confrontée à une situation de crise, analogue à celle que traversent les communes les plus peuplées de la capitale. En fait, pour 1200 dossiers de logements sociaux déposés, la commune ne dispose que d'un quota de 40 unités. Aussi, quelque 1800 candidats convoitent les 300 logements sociaux participatifs (LSP) en construction. Selon le maire, Djouadi Mouhoub, « les dossiers des postulants des logements sociaux sont en phase d'étude, alors que le taux d'avancement des travaux des LSP a atteint les 10% ». Il affirme que le dossier du logement est « difficile à gérer » et que le seul remède au risque de protestations après l'affichage des listes est « de gagner la confiance des postulants malheureux ». Ainsi, il déclare avoir distribué dernièrement 60 unités dans le calme et la sérénité. « J'ai affiché la liste à l'entrée du siège de l'APC, et j'y suis resté toute la journée. Je n'ai rien à me reprocher ni à craindre, puisque tous les bénéficiaires étaient dans le besoin, tout le monde les connaît… », se targue le maire de Souidania. Il explique que cinq sites de bidonvilles, comprenant 380 baraques, ont été implantés sur le territoire de sa municipalité. Mais l'essentiel des demandes de relogement provient plutôt des habitants originaires de la commune, dont la majorité sont issus de familles nombreuses souffrant de l'exiguïté. C'est le cas, entre autres, de la cité anarchique située à proximité de l'école Djouadi Mokrane, où des constructions vétustes se mêlent à des bidonvilles. « Plusieurs familles résident dans ce site depuis l'indépendance et n'ont toujours pas bénéficié de logements », se plaint un père de famille. Par ailleurs, si la commune de Souidania est bien lotie en lieux de loisirs, établissements scolaires et éducatifs, le transport des voyageurs, lui, y fait grandement défaut. Souvent, les habitants sont obligés de passer des dizaines de minutes, voire plus, à attendre le passage d'un bus allant ou revenant de Chéraga et Douéra. Mouhoub Djouadi indique que la situation « s'est quand même améliorée », et révèle avoir saisi la direction des transports de la wilaya en vue de renforcer la ligne menant vers sa commune. Aussi, il annonce l'ouverture « très prochaine » du marché couvert composé de 18 locaux et 48 étals. « Une infrastructure qui permettra la création de postes d'emploi et l'éradication des commerces informels qui commencent à faire leur apparition au centre-ville », souligne le maire. Commune déficitaire, Souidania a bénéficié, néanmoins, d'importants projets dont la plupart tendent à améliorer le cadre de vie des habitants, notamment des jeunes. Le P/APC cite aussi les projets de réalisation d'une salle omnisports et d'une piscine semi-olympique. Des infrastructures susceptibles de tirer, un tant soit peu, les jeunes des griffes de leurs principaux bourreaux, à savoir « le dégoût, la routine et l'ennui ».