Haïoun Mourad et sa famille sont un cas social sur lequel il faut s'arrêter. Mieux, le président de l'APC et toute l'administration sociale sont interpellés pour se pencher sur la situation inquiétante dans laquelle vivent ces gens, pas très loin de l'hôtel de ville. Un drame insoutenable se joue « dans » les murs de l'immeuble Bel Horizon. Sans toit, livrés à eux-mêmes, ces gens vivent au fond d'un garage, dans une pièce de 10 m2, dépourvue d'une porte qui ferme, pour être au chaud et en sécurité. L'hiver rigoureux qu'on a eu cette année a laissé des traces. Les cinq enfants de Mourad, dont un bébé de 3 mois, vivent le calvaire, et Dieu sait si de méchantes maladies ne se sont pas greffées sournoisement en attendant de ressortir un jour. Forcé de quitter la maison du grand-père où il habitait, après le décès de ce dernier et le retour des héritiers dont il ne fait pas partie, Mourad occupe depuis environ 8 mois ce garage prêté par une âme charitable. Sans emploi, assumant une permanence de gardien du parking du Bel Horizon, Mourad ne dispose pas des moyens pour s'offrir un appartement en location. Il est cependant inscrit sur la liste des demandeurs de logement social depuis 1996. Quatorze ans après, des milliers de logements ont été distribués, et lui attend toujours. Les nombreuses sollicitations adressées aux autorités, à leur tête le wali, sont restées lettre morte. Pas la moindre explication ne lui a été fournie. Pourtant, Dieu sait combien il a besoin de ce logement pour mettre à l'abri sa famille et préserver sa dignité.
