La ville était presque paralysée suite à l'affichage des listes des 2 135 bénéficiaires de logements sociaux. En effet, dans la nuit de mercredi à jeudi à 3h du matin, ils étaient des milliers à attendre devant le siège de la daïra de Batna et les 30 autres points d'affichage des listes. La tension était telle que ça ne s'est fait qu'en présence des forces de police. Au matin, devant la daïra, des cris de colère ont retenti pour dénoncer les dépassements et la présence de noms d'indus bénéficiaires. Les photos des bénéficiaires se répétaient pour plusieurs personnes et il n'y avait pas d'ordre alphabétique. Tout cela était perçu comme des manœuvres de la part de l'administration pour embrouiller le citoyen et cacher la tricherie. Face à tout cela, les manifestants demandent l'annulation de cette liste et la mise en place d'une autre, neutre et légitime. Au lieu de cela, les portes de la daïra ont rapidement été fermées. Quant au chef de daïra, il affirmera: «Ce n'est pas une manifestation, mais une colère légitime. Ils peuvent faire des recours qui permettront sûrement de filtrer d'autres cas qui nous ont échappé». Cela dit, 40% des logements ont été attribués aux moins de 35 ans et 60% aux plus de 35ans. J'assume totalement ces listes devant tout le monde. En outre, il rappellera aussi que 1 800 logements sociaux seront distribués à l'entame de l'année 2018. Par ailleurs, la protestation ne s'est pas limitée au seul siège de la daïra de Batna. Plusieurs autres lieux de la ville ont été fermés, tels que la sortie nord au niveau du quartier Arar, bloquant totalement la circulation des véhicules, et la route menant vers la nouvelle ville de Hamla, au lieudit Kariet Jemâa. C'est là qu'une dizaine de femmes ont bloqué la route avec des pneus enflammés. Toutes ces protestations se sont rapidement dissipées sans réels incidents.