Interpellé à ce sujet lors de la cérémonie d'inauguration du nouveau siège de la Cnep-Banque, avant-hier à Alger, le premier responsable de la Banque centrale, Mohamed Loukal, s'est ainsi montré expéditif en évacuant, dans une déclaration reprise par l'APS, tout risque d'inflation incontrôlée qui viendrait de la mise en place du financement non conventionnel. «Nous avons les outils pour maîtriser l'inflation et il n'y aura pas d'inflation», a-t-il tenté de rassurer en ce sens, en précisant que la mise en place dudit dispositif est actuellement en cours. Le financement non conventionnel, a-t-il en outre insisté, sera accompagné d'un encadrement «très rigoureux», de sorte à permettre de financer le déficit du Trésor public et sa dette sans générer d'inflation. Tout en se montrant ainsi à la fois clair et rassurant sur le contrôle et la rigueur qui devront accompagner les recours prévus à la planche à billets, le gouverneur de la BA n'avance cependant rien sur les limites quantitatives à fixer pour les nouvelles créations monétaires que vont induire les financements non conventionnels attendus. Selon quelques indications avancées récemment par le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, les besoins de financement attendus au profit du Trésor pour l'année en cours et les deux prochains exercices, sont respectivement de l'ordre de 570 milliards de dinars, 1815 milliards de dinars et de 580 milliards de dinars. De tels tirages, faut-il redouter, risquent d'induire une forte expansion monétaire, ce qui pourrait favoriser un emballement dangereux du rythme de l'inflation, qui caracole déjà à près de 6%, selon les dernières évaluations de la tendance des prix à la consommation, telles que calculées par l'Office national des statistiques (ONS). A rappeler que la nouvelle loi modifiant l'ordonnance du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit (LMC) est entrée en vigueur depuis la mi-octobre, permettant ainsi au Trésor public de pouvoir effectuer des emprunts directement auprès de la Banque d'Algérie. Ce nouveau dispositif, est-il précisé dans le même texte, «est mis en œuvre pour accompagner la réalisation d'un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires devant aboutir au rétablissement des équilibres de la trésorerie de l'Etat et de la balance des paiements» à l'issue d'une période de cinq ans. En guise de dispositif de contrôle et d'accompagnement, la nouvelle LMC évoque «un mécanisme de suivi par le Trésor et la Banque d'Algérie, défini par voie réglementaire».