Pour sensibiliser les jeunes générations sur la nécessité de protéger et d'économiser l'eau, dont la Journée mondiale coïncide avec le 22 mars, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, accompagné du ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid, a préféré, hier, s'adresser directement aux lycéens de Kouba. En pédagogue, Sellal a présenté un exposé au lycée Hassiba Ben Bouali de Kouba afin de souligner aux lycéens l'importance de la lutte contre le gaspillage dont la seule arme réside dans la sensibilisation. Selon le ministre, 12 milliards de mètres cubes, en Algérie, proviennent du ciel, d'où l'impératif de construire des barrages. 28 barrages ont été réalisés, dont le plus grand, Beni Haroun, d'une capacité de stockage de 9 millions de mètres cubes, sera exploité fin août 2006. Sellal affirme, sur ce registre, que la capacité globale des barrages est de 6 milliards mètres cubes, avec un taux de remplissage qui a atteint 75% à l'est du pays. Il y aura également la réception du barrage Taksebt qui va alimenter, en plus de Tizi Ouzou, l'agglomération algéroise. Le ministre relève, en outre, un inconvénient majeur puisque les terres agricoles se situent, en grande partie, dans l'ouest du pays qui accuse justement un déficit en eau. C'est ainsi que Sellal aborde l'option de dessalement d'eau de mer qui s'impose dans l'Oranie. 11 grandes unités, promet le ministre, seront lancées le long du littoral ouest, en précisant que ces stations auront une double utilité, à savoir la production en eau potable et l'alimentation en énergie électrique. D'après Sellal, les petites unités, d'une capacité de 4000 à 5000 m3, au nombre de 21, sont toutes opérationnelles hormis quelques problèmes techniques qui entravent 4 unités. Sur le même volet, le ministre rassure que l'unité d'Arzew, d'une capacité de 90 000 m3, sera prête pour août 2005. Sellal annonce, au bout du compte, que son département table, après l'achèvement des grandes unités du Hamma à Alger, de Beni Saf et de Zéralda, sur un volume de production de 1 100 000 m3 à l'horizon 2010. Toutefois, le dessalement d'eau de mer se confronte à la contrainte du coût élevé du mètre cube qui atteint 60 DA alors que celui des barrages revient à 50 DA. S'agissant de la méthode d'épuration des eaux usées, le ministre juge inadmissible que 650 millions de mètres cubes d'eaux usées sont jetés dans la mer, provoquant, ainsi, des risques imminents sur la santé publique et l'environnement. Le recyclage de ces eaux permet une réutilisation dans l'irrigation. A ce sujet, il est à signaler que l'irrigation d'un kilogramme de blé demande 1500 l alors que la production d'un litre de lait nécessite 250 l d'eau. Le ministre a également répertorié le problème lancinant des fuites d'eau dans les canalisations, engendrant une perte de 30% en eau potable dont le prix administré varie entre 3,80 et 24,70 DA pour un mètre cube. La vétusté des canalisations et les branchements illicites sont en première ligne des causes. Une situation qui pénalise fortement le consommateur en dépit des efforts de l'ADE. Un Algérien est, à titre d'exemple, approvisionné d'une quantité qui ne représente que le quart de celle consommée par un Américain. Le ministre de l'Education nationale a insisté sur le rôle de la sensibilisation pour protéger l'or bleu. Pour Benbouzid, l'intégration de l'éducation civique dans les manuels scolaires vise à inculquer aux futures générations le réflexe citoyen sur l'importance de ce liquide précieux et la nécessité de le préserver. A noter que les lycéens de Kouba sont appelés à réaliser un exposé sur le thème de l'eau. Sellal a promis au lauréat un micro-ordinateur. Benbouzid a, quant à lui, souhaité à tous les lycéens présents une réussite au bac.