Le siège de l'association culturelle Assirem, de Tazaghart, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Azeffoun, a abrité la semaine dernière une journée thématique consacrée à l'engagement associatif chez les jeunes, présidée par l'auteur d'Algérie, Citoyenneté et Identité, le professeur Mohamed Brahim Salhi, de l'université de Tizi Ouzou. Une dizaine d'associations de la région d'Azzefoun ont pris part à cette rencontre en partenariat avec le PCPA d'Algérie (Programme Concerté Pluri-Acteurs). Le PCPA, informe-t-on, fonctionne avec 120 membres (80 Algériens et 20 Français) et a pour but la création des liens franco-algériens. Le marasme où se débattent la majorité des associations a été l'objet d'une pré-étude afin d'évaluer leurs expériences. D'où, l'option du contact direct avec les acteurs du monde associatif local à travers un questionnaire préétabli. Il est partout admis qu'une association constitue pour les jeunes un point d'échanges, un espace d'expression où l'on acquiert une expérience, une formation, et pourquoi pas une volonté de changer des choses dans la société dans laquelle le jeune évolue. Aussi, selon l'avis de M. Salhi, « les jeunes qui militent dans le monde associatif le font car ils veulent s'imprégner de ses activités, en privilégiant le contact humain, dont le milieu scolaire est le plus significatif ». C'est dans cette vision que le PCPA a voulu savoir quel était le degré de mobilisation des jeunes, leurs motivations. En un mot, « comment vient-on à une association ? » En réponse à ce questionnaire, chaque membre associatif y va de son analyse pour expliquer plutôt la désertion des jeunes dans les associations. Une seule voix est venue éclairer ce ciel sombre du monde associatif. Elle est venue de B. Aggoun, d'Aghribs. Dans une intervention magistrale, il a réfuté certaines analyses. Pour lui, « il faut d'abord investir dans l'humain. Quand on donne l'exemple à chaque occasion, les autres suivent. Diffuser toute information qui intéresserait les jeunes a son pesant d'or. Les membres associatifs ne doivent se prévaloir d'une quelconque supériorité par rapport aux bénévoles. Nous défendons une cause unique ». Exhibant un press-book retraçant les 18 ans d'existence associative, il a réitéré son aversion à imputer l'échec au manque de moyens. Certes, ils ont leur importance, mais, il suffit de lancer une action visible où les villageois pèsent son bien-fondé. Ils y contribueront. Par contre, compter sur les pouvoirs publics pourrait s'avérer « une lame à double tranchant », a-t-il conclu.