Les transactions commerciales sans facturation découvertes par les services de contrôle du ministère du Commerce ont enregistré une hausse de 56,6% en 2009 en comparaison avec 2008. Les interventions ciblées des brigades de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont permis ainsi de découvrir des fraudes d'un montant de 60,1 milliards de dinars équivalent au chiffre d'affaires dissimulé par les importateurs notamment mais aussi les grossistes et les producteurs. Aucun maillon de la chaîne commerciale n'échappe donc à cette tendance à la dissimulation qui est « doublée d'un problème d'évasion fiscale et qui rend par ailleurs impossible la traçabilité des produits mis sur le marché », selon ce qu'a expliqué, hier, Boukahnoune, premier responsable de la direction du contrôle et de la répression des fraudes, lors d'une conférence de presse organisée au siège du département du Commerce. Le responsable note cependant que « les importateurs viennent en tête des fraudeurs car après avoir acheté avec des factures en bonne et due forme et dédouané leurs marchandises, certains tentent d'écouler leurs produits sur le marché sans factures alimentant ainsi un réseau de fraude et de dissimulation ». M. Boukahnoune, qui a exposé hier, d'autres points importants du bilan enregistré par ses services en 2009, a mis en relief la valeur des marchandises saisies s'élevant à 597 millions de dinars, le nombre de poursuites judiciaires équivalant à 90 966 dossiers et le nombre de fermetures administratives ayant atteint 7586 cas suite à des constats de fraudes diverses constatées par les services de contrôle. M. Boukahnoune a tenu à mettre en évidence par ailleurs le renforcement des contrôles aux frontières, estimant qu'un suivi strict et rigoureux a été institué pour éviter toute tentative de fraude. Dans ce cadre, la quantité de produits bloqués aux frontières pour non-conformité à la législation, a atteint 68 399,91 tonnes pour une valeur de 7,306 milliards de dinars. Sur ce plan, le responsable du ministère du Commerce a mis en avant la rude tâche de ses services, notamment au port d'Alger par lequel transitent 68% des marchandises importées et où, pas mois de 200 à 300 dossiers d'importation sont traités par jour. M. Boukahnoune a minimisé par contre les suspicions de corruption qui pèsent sur certains éléments de ses brigades estimant que « les cas avérés sont très rares ». Dans l'état actuel des choses et de l'organisation mise en place, « je suis capable personnellement de savoir quel agent a instruit tel dossier ou a laissé passer telle marchandise », soutient encore M. Boukahnoune.