Couleurs, mélodies et saveurs, mercredi soir, au Palais de la culture d'Alger à l'ouverture de la semaine de la culture coréenne. Couleurs d'abord. Les nombreux invités ont découvert l'art pictural moderne du pays du Matin calme. Les formes libres de Min Joo Lee, les roses à plusieurs tonalités de Kim Kyeong-Ja, la peinture digitale de Rhea San, les paysages de Lee Hong-Sung ou encore la « Full Moon » (la pleine lune) de Kim Deok-Ki permettent d'avoir un aperçu sur la vivacité et la fraîcheur de l'art coréen. L'utilisation du tissu pour les expressions artistiques est également démontrée à travers les œuvres de Lee Hye-Joo, de Gang Hye-Seung, Han Ki-chang et Park Seo-Rin. La peinture folklorique de l'époque Chosun (cette dynastie a régné sur la Corée pendant six siècles) est présente avec les œuvres de Kim Hong-do, considéré comme le plus illustre plasticien de la cour royale de l'époque. Les artistes algériens ont été conviés à prendre part à l'exposition. Le public peut y apprécier, entre autres, L'intrus de Ahlem Kourdoughli, Rythme targui de Ali Grid, Apocalyspe de Djamila Ababsia, Evasion de Chakira Mihoub, Hommage à Momo de Salah Hioun et Envie de vivre de Lamine Dokman. Il y a également le tableau de Amel Daoudi. « C'est la reconstruction. La personne se reconstruit après avoir subi un choc ou une cassure », explique-t-elle. L'œuvre, qui la forme d'une tapisserie couleur maron et or, est faite à base de verre récupéré. Amel Daoudi, qui expose actuellement à l'Institut Cervantès à Alger, récupère papier, fil, carton. « Je préfère faire de grandes fresques même si je fais un peu de miniature et d'aquarelle. Aujourd'hui, je me libère. Je fais ce qu'il me plaît », dit-elle. Mélodies ensuite. A quatre mains, les pianistes Lee Hye Keong et Seu Jae Hee ont plongé l'auditorium du Palais de la culture dans une ambiance zen faite de musique en ondulations dans un champ de blé. La soprano Cha Seung Hee n'a pas hésité à se doter d'un changgo, instrument à percussion à double tête, pour souligner la fusion apaisée entre la modernité et la tradition. Vivre au mont vert, une célèbre chanson coréenne, interprétée par la baritone Kim Tae Hyun et la soprano Koh Shin Ae, véritable vedette dans son pays, a emporté tout le monde sur Un nuage de fleurs, une chanson du patrimoine coréen. Elle a également chanté pour le mont Geum Gang, le plus célèbre de Corée du Nord. « Il y a de la nostalgie dans cette chanson », a précisé Woolsinc Shin de l'ambassade de Corée à Alger. Le ténor Lee Ho Jun, qui connaît bien Alger et qui est établi actuellement en Allemagne, a étonné par sa voix forte et limpide. Il n'a pas hésité à mélanger rire et chant manière de souligner que l'art de la scène reste ouvert malgré les règles en interprétant une mélodie appréciée par les pêcheurs. « J'espère que nous allons nous aider pour que Lee Ho Jun devienne le meilleur ténor du monde », a lancé M. Shin. Avant le spectacle musical, les présents ont pu également apprécier des plats coréens comme le célèbre kimchi (des légumes au piment), le bulgogi (la viande au feu) ou le kimbap (le riz aux algues). A retenir enfin cette absence inélégante de Khalida Toumi, ministre de la Culture, à la cérémonie d'ouverture de cette semaine. Séoul, pour célébrer les 20 ans de l'établissement des relations diplomatiques avec l'Algérie, a tout fait pour que la première semaine culturelle organisée à l'étranger se tienne à Alger.