L'Algérie est le point de départ de la caravane express de l'amitié arabo-coréenne. Dimanche soir, au palais de la Culture à Alger, il y avait foule à la réception offerte par l'ambassade de Corée du Sud à cette occasion. Kwon Jong-Rak, vice-ministre des Affaires étrangères et du Commerce, à souligné « l'excellence » des relations entre les deux pays liés par un accord de partenariat stratégique, signé en 2006 après la visite du président Roh Moon-Hyun à Alger. « Nous avons choisi de démarrer cette caravane de l'Algérie parce qu'il s'agit d'un pays leader en Afrique et dans le monde arabe », a-t-il estimé lors d'une conférence de presse. Il s'est dit satisfait de la multiplication des échanges par quatre ces deux dernières années. A la fin 2008, les échanges commerciaux devraient atteindre les 2 milliards de dollars (2% seulement du commerce entre la Corée du Sud et les pays de la Ligue arabe !). Lee-Beom Lee, président de The Korea Arab Society (KAS, fondation arabo-coréenne) et de la puissante organisation patronale Korea international trade association (la KITA représente 65 000 entreprises), a, pour sa part, relevé que l'Algérie est « un pays pont » entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient, d'où le choix d'y lancer la caravane, première opération engagée par la KAS. Cette fondation a été créée fin août 2008, à Séoul. « Nous voulons, à travers elle, renforcer la compréhension mutuelle, présenter la culture coréenne aux pays arabes et faire découvrir la culture arabe aux Coréens », a-t-il expliqué, citant la fameuse Route de la soie, qui a ouvert le monde asiatique aux Européens et aux Arabes par le biais du commerce. Il a souligné que l'Algérie et la Corée du Sud partagent en commun la lutte contre des occupations coloniales. La Corée du Sud avait été occupée pendant 35 ans par le Japon voisin. Comme la France en Algérie pour la langue arabe, le Japon avait interdit l'enseignement du coréen dans les années 1940. « Nous voulons renforcer nos échanges culturels, inviter des universitaires, des artistes et des sportifs algériens en Corée, mais aussi des hommes d'affaires algériens », a-t-il estimé. Kwon Jong-Rak a précisé que son pays souhaite une présence des étudiants algériens en Corée pour des formations en mastère et en doctorat. Il a noté que la suppression des visas entre les deux pays serait possible en cas d'augmentation du nombre de visiteurs. Il en est de même pour l'ouverture d'une ligne aérienne directe entre Séoul et Alger. « Cela dépend de la demande. Ouvrir une ligne pourrait créer cette demande », a-t-il souligné. Il a qualifié d'intéressant un itinéraire aérien Séoul-Rome-Tunis-Alger, puisque les compagnies coréennes desservent quotidiennement la capitale italienne. « Les gouvernements vont se concerter pour que l'ouverture de la ligne aérienne soit possible », a-t-il insisté. Invité à prendre la parole, Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, pris au dépourvu, n'avait pas grand-chose à dire, sauf à qualifier la caravane d'amitié « d'initiative immense ». Quid de ce que veut l'Algérie de sa coopération avec la Corée du Sud, dixième puissance économique au monde ? Rien ! Lee-Beom Lee a indiqué que la Caravane d'amitié va sillonner dix autres pays arabes : Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Territoire palestiniens, Arabie Saoudite, Koweït, Qatar, Emirats arabes unis et Oman. En novembre, la KAS organisera à Séoul la Semaine de la littérature arabe. Dimanche soir, les convives ont été priés de goûter aux plats coréens, réputés moins gras et plus épicés que ceux de la Chine. Une enseignante universitaire a expliqué quelques secrets de l'art culinaire du pays des Hans, appellation préférée des Coréens donnée à leur nation. Elle a parlé du célèbre kimchi, préparé à base de chou, du doenjang fait de soja et le bulgogi, viande de bœuf sucrée. Il faut dire que la Korea Tourisme organization a mis le paquet pour cette caravane. Outre une exposition de peinture, des représentations musicales et des projections de films, l'équipe nationale coréenne de taekwondo fera une exhibition, ce jeudi 23 octobre, à la salle Harcha Hassan à Alger.