Les journées internationales d'oncologie médicale se tiennent, du 25 au 27 mars en cours, à l'auditorium de l'université de Constantine, Mohamed-Seddik Benyahia. Cet espace de débats, de réflexion, d'échanges et de partage des connaissances a, semble-t-il, largement répondu aux ambitions des organisateurs engagés dans un challenge pour le moins audacieux : réunir en un même lieu un panel exceptionnel composé d'éminents spécialistes venus des quatre coins de la planète, nationaux y compris, dont le Pr. Djellali Louati, doyen des oncologues et président de la société algérienne d'oncologie. Pari risqué, mais pari gagné ! Venus de prestigieuses facultés des USA, du Canada, de Suisse, France, d'Afrique du Sud, Arabie Saoudite, de Tunisie, Jordanie et du Maroc, ils étaient près d'une trentaine d'experts présents à cette rencontre baptisée « Les printanières d'oncologie ». Soulignant au passage la qualité d'un tel plateau, Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, fera un bref état des lieux en rappelant à l'auditoire les grands axes de la politique de développement menée sur le terrain par son département, avant de livrer quelques données chiffrées dont la construction, à l'échéance 2014, de 15 centres anti-cancéreux. Une véritable bouffée d'oxygène pour le secteur confronté, quoiqu'on en dise, à une situation des plus critiques. Selon une source fiable, 35 000 nouveaux cas de cancer sont recensés chaque année en Algérie, 20 000 décès enregistrés annuellement et, pis encore, près de 10 000 malades n'ont pas accès aux soins faute de structures suffisantes pour les prendre en charge. En outre, celles qui existent sont pénalisées par des lacunes criardes. A l'exemple du centre du CHU de Constantine affecté, tout comme les autres unités du pays, par des insuffisances notoires malgré la construction d'une annexe, une unité de radiothérapie d'une capacité de 70 lits. Accueillant des malades issus des 17 wilayas de l'est du pays, ce centre qui bénéficie d'un budget de 500 MDA (millions) enregistre, d'après une source officielle, près de 2 000 cas par an dont deux types dominants : le cancer du poumon et celui du sein, sachant que cette dernière pathologie affecte une femme sur 28. Des insuffisances sont également relevées au niveau du centre d'oncologie du CHUC : son service d'admission n'offre que 32 lits, alors que les statistiques démontrent que 150 malades au moins s'y présentent quotidiennement.